Koyoharu Gotouge
(scénario & dessin)

Demon Slayer

tome 17

Manga, fantastique / horreur
Publié en VF le 12 mai 2021 chez Panini Manga
Publié en VO de février 2016 à mai 2020 par la Shūeisha dans le Weekly Shōnen Jump (« 鬼滅の刃 / Kimetsu no Yaiba »)

Alors qu’ils affrontent Muzan, les pourfendeurs de démons sont précipités dans la forteresse infinie. Shinobu Kocho, le pilier de l’Insecte, lutte contre Dôma, la 2e lune supérieure, qui semble immunisé contre tous ses poisons ! Parviendra-t-elle à assouvir sa vengeance et à tuer l’assassin de sa sœur ? De son côté, Zenitsu se retrouve face à un démon tout droit surgit de son passé…

J’avais espoir que dans sa dernière ligne droite cette série retombe au moins sur sur pieds… Mais visiblement avec les marketeux du Weekly Shonen Jump c’était peine perdue : c’est plus que jamais complètement bleachien !!!

Dans un premier temps on a l’affrontement du Pilier de l’Insecte et de Doma la Deuxième Lune Supérieure. Évidemment elle se plaint d’être faible parce qu’elle est une fille, et il n’y a aucune cohérence au sujet de la glycine poison mortel pour les démons… Doma absorbe ses victimes comme les vampires glamrock de Battle Tendency, et débite les mêmes conneries suprématistes que tous les super-vilains du Weekly Shonen Jump. L’héroïne évoque une sœur sortie de nulle part avant de passer la main une autre héroïne qui semble elle même sortie de nulle part…

Dans un deuxième temps Zenitsu affronte la nouvelle 6e Lune Supérieur, et c’est complètement naze. On nous refait le coup des élèves rivaux sous le houlette du même senseï, avec Zenitsu présumé sous-doué qui ne maîtrise rien à part la technique ultime et Kaigahu présumé surdoué qui maîtrise tout sauf la technique ultime… Évidemment on ne nous épargne aucun cliché du genre, et j’avais l’impression d’un recyclage eco+ d’un vieil épisode d’Hokuto no Ken. Car évidemment le rival du héros sort de nulle part, et l’auteur est obligé de faire du « damage control » pour nous expliquer le pourquoi du comment qui se torche de cul de tout ce qui a été dit ou fait précédemment…

Dans un troisième temps, on fait du fanservice capillotracté avec Kiriya Ubuyashiki qui à 8 ans seulement prend la tête des chasseurs de démons avec pour assistantes ses deux sœurs cadettes. Sans parler de leurs parents et leurs sœurs aînés massacrées par le boss de fin quelques instants auparavant, dans aucune civilisation on ne confierait l’avenir d’une nation à des enfants de moins de 10 ans. Oui mais non, on suit le cahier des charges jeuniste du Weekly Shonen Jump même si cela n’a aucun sens… Ah oui, on a aussi Yushiro qui s’est infiltré dans les rangs des pourfendeurs des démons bien qu’il soit lui-même un démon grâce à des potions magiques qui permettent de redevenir humain (euh, c’est pas ce que tout le monde recherche depuis le début de la série ?). Car il veut sauver Tamako du boss de fin qui s’est transformé en monstre à tentacules parfaitement hors de propos mais quoi aurait parfaitement sa place dans un mauvais jeu vidéo !

Dans un quatrième temps, on revient aux fondamentaux avec Tanjiro et le Pilier de l’Eau qui affrontent conjointement Akaza. Les deux héros comptent sur des deus ex machina pour réaliser dans l’urgence des power-up, et il suffit Tanjiro de se rappeler de son père pour les réaliser (si ce mec était tellement fort, pourquoi il n’était pas un chasseur de démons ?)… Plus que jamais on est dans cette saloperie de « mémoire génétique » issue des heures eugénistes les plus sombres de notre histoire… Messieurs les auteurs et les éditeurs arrêtez de nous polluer avec les pseudo-sciences totalitaristes !!!

– Je pensais naïvement que la route du bonheur se prolongeait à l’infini. C’est lorsque ce bonheur a été brisé que j’ai compris qu’en réalité il reposait sur une fine couche de verre.

Pour ne rien gâcher on jouer une fois de plus à Lemmings : on fait avancer ou on fait reculer les personnages complètement artificiellement… Ben oui c’est la bataille finale, mais les Piliers les plus puissants et qui se la pétaient gravement auparavant sont comme par hasard aux abonnés absents !

On pourrait se consoler avec les bastons, mais les combats sont peu lisibles à cause de nom d’attaque à rallonge (avec les onomatopées géantes qui vont avec) : « Kimono Floral Écarlate ! », « Dieu des Éclairs de Feu ! », « Iridescence Parhélique ! », « Miroir Écarlate du Soleil Brûlant ! », « Rafale d’Explosions de Lumière ! », « Huit Cœurs Démoniaques », « Calcination Solaire Prophétique ! », « Saule aux Dix Mille Feuilles de Lumière ! », « Mille Anneaux de Planète Dansantes ! »…

Côté méchants c’est toujours de grandes tirades suprématistes avec les débilités super fort / super faible qui étaient déjà insupportables dans Bleach (sans parler de ces conneries de régénération à l’infini qui sabote tout). Côté gentils c’est toujours droits de quota de flashbacks à la Naruto et deus ex machina à la Saint Seiya pour réaliser des power up fumés : mettre sa vie en jeu permettrait d’atteindre « le septième sens » et « l’ultime cosmos » grâce au pouvoir de l’espoir et de l’amitié…

 

Si vous voulez savoir à quoi ressemble un shonen qui part en cacahuètes, lisez Demon Slayer : c’est encore pire que Bleach et ça fait moins de tomes. Koyoharu Gotouge s’est fait dépasser par sa success story et les responsables éditoriaux ont repris la main. Il s’agit maintenant juste de repomper éhontément les chapitres qui ont fait les meilleurs chiffres de ventes d’où qu’ils proviennent, et bien sûr le plus rapidement possible pour exploiter le filon avant qu’il ne se tarisse… J’imagine bien un responsable éditorial en cuisine : « oui ce qui se vend le mieux pour le public cible c’est les nuggets au poulet, les bonbons haribo, le chocolat, les chips et le coca-cola, donc on va mélanger tout ça et on va cartonner ! »

note : 4-/10

Alfaric

0 commentaires

Laisser un commentaire

Pin It on Pinterest

Share This