Sylvain Cordurié (scénario)
Andrea Cuneo (dessin)
d’après Jean-Luc Istin

Les Maîtres Inquisiteurs, saison 3

tome 15, Lilo

Bande dessinée, fantasy / heroic fantasy
Publiée le 20 janvier 2021 chez Soleil

Vaincue à la forteresse de Yagoss, condamnée et captive depuis, Lilo échappe enfin à son emprisonnement. Elle n’a plus qu’une obsession : se venger de l’Ordre. Après dix ans dans les geôles d’Ares, Lilo, jeune mage invulnérable à la force colossale, est envoyée à Tredd avec deux détenus : Osmunt et Su’daren. Leur évasion fait d’eux les fugitifs les plus recherchés du continent. Mais Su’daren sait comment leur éviter les foudres des Inquisiteurs. Il leur propose une alliance qui leur garantira la liberté, et qui permettra à Lilo de se venger de l’Ordre.

Le tome 13 m’avait laissé sur un sentiment mitigé, et le tome 14 m’avait plutôt déçu. J’attendais donc ce tome 15 au tournant, et s’il est assez satisfaisant il reste insuffisant pour faire décoller cette saison 3 des Maîtres Inquisiteurs

On suit dans ce tome Lilo, guerrière badass du tome 7 plus au moins invulnérable donc quasiment invincible dans la plus grande tradition des comics DC et Marvel. Elle est transférée d’une prison à une autre, et elle finit par se faire la malle avec le voleur Osmunt et l’alchimiste Su’daren qui leur promet un refuge dans les îles du couchant hors de portée de l’Inquisition. On se doute bien que le comploteur du tome 6 qui fabrique des élixirs de pouvoir avec le sang et la chair des magiciens a un projet bien particulier pour l’ancienne dupe d’un super-vilain psychopathe voleur d’âmes…

Ils avaient fait d’elle une femme brisée, bien qu’elle n’en laisse rien paraître. Elle ne s’en remettrait jamais, fallait pas rêver.

Étonnamment c’est Osmunt qui nous raconte l’histoire de Lilo et de tous ses états d’âmes, et on nous la montre animée par la haine avant que les twists qui nous la montrent animée par la culpabilité. Oups, j’en ai déjà trop dit…
ATTENTION SPOILERS Si Lilo très solide physiquement mais très fragile psychologiquement ne s’est jamais vraiment remise de ce qu’il s’est passé dans la Forteresse de Yagoss, elle n’a pas pour autant basculé du Côté Obscur. Elle a finalement rejoint les rangs de l’Inquisition et ici elle est l’appât dans une mission d’infiltration, et l’illusionniste Nahatt est autant son compagnon que son chaperon. Et ce qui les lie et les relie c’est finalement leur triste passé : sous l’influence du génie du mal Adriel Lilo a massacré Gershon, frère de Nahatt que celui-ci n’a jamais pu sauver ni même aider… FIN SPOILERS

Les éditions Soleil ont laissé les clés du camion des Maîtres Inquisiteurs à Sylvain Cordurié, mais j’ai comme l’impression que cette série a grillé ses meilleurs cartouches dès la première saison. Le moteur de tout cela c’est la transposition des codes de la saga X-Men dans un univers médiéval-fantastique, et quand toutes les pièces du puzzle s’emboîtent parfaitement c’est excellent (à l’image des très bon tomes 6 et 7 auxquels on ne cesse de faire référence dans ce tome). C’était cool de faire enfin un peu de place au « Girl Power », mais en dépit de chouettes guest stars on n’est pas très loin du réchauffé, même si le fait que l’Inquisition passe de chassée à chasseresse est assez intéressant. C’est autant plus frustrant de ne pas exploiter toutes les potentialités de l’univers avec des peuples et des factions en conflits, alors qu’on joue une nouvelle de la corde du super-vilain mystérieux qui a un super plan pour abattre l’ordre établi et être calife à la place du calife… (Ils faisaient quoi tous ces super-vilains durant l’Âge du Chaos ?)

Un dernier mot sur les graphismes très satisfaisants d’Andrea Cuneo colorisés par Julia Pinchuck. Le vivier sans fin des talents italiens a tiré le travail de pas mal d’éditeurs de bandes dessinées vers le haut, mais je crains que désormais cela ne suffise plus et que chacun d’entre eux doivent trouver leur voie pour tirer leur épingle du jeu…

note : 6,5/10

Alfaric

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