Buichi Terasawa
(scénario & dessin)

Midnight Eye Goku

Intégrale 3

(pour public averti)

Manga, science-fiction / cyberpunk / policier
Publié en VF en 2008 chez Taïfu Comics, repris par Isan Manga le 15 avril 2022​
Publié en VO en 1987 chez A-Girl Rights Co.Ltd

Un mystérieux samouraï attaque la station spatiale Rocky avant qu’une femme y pénètre pour la faire exploser. Pendant ce temps, Gokû est à la poursuite d’un mafieux chinois à la tête d’un trafic de jeunes femmes.

Dans l’espace la station orbitale Rocky est attaquée. A l’extérieur un cyber-samouraï découpe en deux un astronaute avec un katana-tronçonneuse, à l’intérieur une bimbo tatouée se désape avant de déclencher le feu nucléaire contenu en elle. Lancez le générique de ce récit intitulé La Cité suspendue !

Avec une introduction où Gokû Furinji débusque un exécute un négrier spécialisé dans la traite des blanches, le super détective est contacté par Lee Reichin qui lui demande de retrouver et sauver sa sœur Lee Reisei. Face au Dragon Noir les sœurs Reichin vont-elles suivre le même destin que les sœurs Nelson / Royale face aux Pirates de l’Espace ? Rien n’est moins sûr car le mangaka multiplie les détournements de Goldfinger, On ne vit que fois, Au Service Secret de Sa Majesté, Les Diamants sont éternels, L’Espion qui m’aimait et Moonraker

Alors que notre héros essaye de sauver sa peau après s’être pris une raclée par le cyber-samouraï (surnommé tekki = ennemi en japonais), la tension internationale monte encore d’un cran quand après la station orbitale Rocky le porte-avions russe Tourgueniev est lui aussi atomisé par une « atomic lady ». Rien ne peut sortir de bon de l’élitisme à la con (ceci était un message informatif à l’usage de la ploutocratie en général et de la macronie en particulier), à part le darwinisme à la con et l’eugénisme à la con, donc c’est tout naturellement que Gokû Furinji revient pour un seconde round mettre la pâtée aux suprématistes de la cité volante de Little Hong Kong qui a refusé la rétrocession de 1997. Et comme lui il a oublié d’être con, il reprend la même stratégie que dans le film Wargames :

– C’est étrange, Gôkû… Où que tu passes, des gens trépassent.
– Pure coïncidence…

Dans Cassandra, la fille démoniaque, Gokû Furinji est pris malgré lui dans la guerre de l’ombre que se livrent Cassandra, femme cruelle et sadique transformée en mutante polymorphe par les expériences interdites des Docteur Mabuse américains, et les Amazones Rouges, unité d’élite de l’armée américaine qui veut effacer toutes les traces de celle qui a plongé toutes ses compagnonnes d’armes dans la honte… Le nouvel antihéros créé par le mangaka est rattrapé par la malédiction de tous les héros mythologiques : quand on veut protéger les siens, toute la force du monde ne sert parfois à rien… Il poursuit la super-vilaine aux faux-airs de Brigitte Nielsen, et malgré tous ses efforts et toutes ses promesses il ne parvient à sauver personne. Il ne lui reste donc plus que la vengeance : Shi no Kôshin !!!

ATTENTION SPOILERS Il n’arrive pas à sauver son vieux collègue détective Kômori, il n’arrive pas à sauver le mafieux Kenji Kendô qu’il considérait comme un ami, il n’arrive pas à sauver la chanteuse Elizabeth / Erika Yamaoka, et il n’arrive pas à sauver Cathy Lane qui était passée du statut d’ennemie à celui d’amie… FIN SPOILERS

Je tiens à signaler que le super-pouvoir de Cassandra est entièrement hérité de celui de Kars dans JoJo’s Bizarre Adventure : Battle Tendency. Ce n’est pas comme si Hirohiko Araki fan absolu de Buichi Terassawa n’avait pas voulu lui-même rendre hommage à l’arme absolue, l’arc le plus connu de la saga Space Adventure Cobra. Et pour ne rien gâcher l’échange d’hommage continue dans Steel Ball Run, mais ceci est une autre histoire… Par contre je ne sais pas pourquoi le récit s’est totalement perdu en cours de route : Cassandra veut absolument mettre la main sur les 50 tonnes d’or perdus en Mer du Japon, Cathy Lane nous dit qu’il faut absolument stopper Cassandra avant qu’elle ne parachève son évolution et ne devienne immortelle, mais à aucun moment on nous explique le pourquoi du comment de ces deux événements (et éventuellement pourquoi ces deux évènements seraient et/ou sont liés)…

 

PS: à noter une postface de 5 pages courte mais riche et intense et une galerie de couvertures colorisées

note : 8,5/10

Alfaric

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