Virginie Greiner (scénario)
Olivier Roman (dessin)

Reines de sang : Roxelane la Joyeuse, tome 1

Bande dessinée, histoire / XVIe siècle
Publiée le 26 février 2020 chez Delcourt

De l’esclavage à la plus haute position politique à laquelle une femme pouvait prétendre dans la Turquie du XVIe siècle, Roxelane est le symbole d’une ambition dévorante et d’une force hors du commun. L’empire Ottoman est l’un des plus puissants du monde et Soliman le Magnifique le seigneur de cet empire. À Istanbul, au cœur du Palais de Topkapi, dans le harem du Padichah, la sultane règne sans partage sur les recluses dévouées à assouvir les plaisirs du sultan. Roxelane, l’esclave ukrainienne au sourire enjôleur, affûte ses charmes et sa fine intelligence pour conquérir le cœur de ce sultan.

La collection des Reines de Sang continue de s’agrandir et n’est pas prête de s’arrêter avec une nouvelle série consacrée à Roxelane la Joyeuse qui fit passer l’Empire ottoman de la chance à la décadence… Autant Simona Mogavino avait sérieusement amélioré la qualité de son travail entre Aliénor, la Légende Noire et Catherine de Médicis, la Reine Maudite, autant je ne peux pas écrire la même chose avec Virginie Greiner qui passe de Frédégonde la Sanguinaire à Roxelane la Joyeuse car on peut jouer au bingo de la romance historique turque…

Le harem est un microcosme stérile où des dizaines voire des centaines de femmes n’ont pas d’autres objectifs que de plaire à homme qu’elles n’ont jamais vu et qu’elles ne feront sans doute jamais, car la plupart d’entre elles ne sont que objets de collection éventuellement destinés à satisfaire un jour ses désirs. Et elles n’ont d’autres occupations que de s’épier, s’espionner, s’évaluer, se jalouser et se critiquer, donc à l’intérieur de leur huis-clos elles s’inventent une hiérarchie sociale à la con avec des règles à la con comme dans le monde extérieur dont le but est d’atteindre les classes supérieures par n’importe quels moyens pour écraser les classes inférieures par n’importe quelles méthodes. Et la meilleure voie pour grimper les échelons c’est de se faire engrosser par le souverain… Soupirs…

On ne sait jamais quelle perfidie peut surgir du harem.

On nous présente Roxelane comme une héroïne de télénovela : elle est belle et séduisante, intelligente et cultivée, humble et modeste, travailleuse et généreuse. Elle attire la sympathie et se met dans la poche l’eunuque en chef et la gouvernante en chef du harem qui lui donnent de précieux conseils pour monter en grade, comme acheter l’attention et l’affection des espionnes de la validè (la cheftaine du harem, à savoir la sultane-mère, bien contente d’avoir maté la Hasséki, à savoir la sultane en titre). Sauf qu’a tous les moments-clés elle force le destin avec un sourire en coin pour passer les obstacles et éliminer ses rivales avec des ruses de renarde pour ne pas dire de crevarde.
Car Roxelane est une esclave polonaise selon la tradition ukrainienne et une esclave ukrainienne selon la tradition polonaise, donc comme elle part du plus bas des échelons sociaux de la hiérarchie du harem dans les games of thrones à la con elle n’a rien à perdre et tout à gagner à devenir un monstre d’ambition prête à tout et au reste aux écraser les autres monstres d’ambition du harem… Et tout ça pour un Grand Sultan bisexuel voire gay, vu les scène où il converse le cœur ouvert et le corps à demi-nu avec le jeune et brillant Ibrahim Pacha… Car oui la guerre est déclarée entre le Padichah, l’eunuque en chef et la gouvernante en chef d’un côté, le Pacha, la Validé et la Hasséki d’un autre côté !

J’ai eu du mal à accrocher aux dessins d’Olivier Roman colorisés par Filippo Rizzu, les décors et les costumes sont réussis mais malheureusement le charadesign n’est pas à leur niveau…

note : 6/10

Alfaric

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