Gihef (scénario)
Livia Pastore (dessin)

Sirènes & Vikings, tome 3 :

La Sorcière des Mers du Sud

Bande dessinée, fantasy / mythologie
Publiée le 06 janvier 2021 chez Les Humanoïdes Associés

Bravant les interdits du Royaume des Mers, Blodughadda, sirène au tempérament du feu, se lie d’amitié avec un jeune triton marqué d’une étrange rune. Mais rien n’est simple lorsqu’il s’agit de se cacher de son père et que ce dernier n’est autre que le roi des mers.

Sirènes & Vikings : le pitch sonne entre Disney & Heavy Metal, et n’est pas sans rappeler la nouvelle Tant que nous demeurons ensemble de Yann de Saint Rat. Je m’attendais avec cette série à un nouvel Arawn. C’était sans doute trop demander, mais le projet est sympa et mérite d’être soutenu car je n’ai pas été déçu…​

Ce tome 3 intitulé La Sorcière des Mers du Sud est très simple mais très beau (du moins dans ses intentions, car l’exécution est maladroite sur quelques points). Gihef qui avait déjà largement exploré les sages nordiques avec Nicolas Jarry continue de piocher dans les mythes anciens et les contes de fées, le pauvre Gildwin étant coincé entre une mère qui prétend l’aimer mais qui n’hésiterait pas une seconde à le tuer et une maîtresse qui l’aime vraiment au risque d’inciter sa famille à le tuer… A la fois enfant trouvé et amant maudit, il porte un poids bien trop lourd pour lui et finalement est plus un macguffin que l’acteur du récit…

– Tu n’es qu’un jouet pour elle. C’est ainsi que sont tous les djinns.

Tout commence à Séville en 844, ou un pillard viking décide de ramener la sorcière Ezelbelamini chez lui malgré les avertissements des musulmans la qualifiant de djinn maléfique semant la folie… Le dénommé Biornolfr finit par découvrir la supercherie, et jette la sorcière enfermée dans une cage à la mer. Et la sorcière décide de faire de leur enfant hybride l’instrument de sa libération…
Ce dernier est trouvé, destin oblige, par Ran la reine magicienne qui voit en lui la marque des élus et qui décide de lui donner sa chance. Elle le confie à sa fille benjamine Blodughadda, peste qui ne cesse de causer bien des soucis à ses huit sœurs et à Aegir le roi des mers… La jeune fille responsabilisée grandit à marche forcée, s’attachant de plus en plus à ce mâle tellement plus intelligent que les autres. Quand ce dernier lui sauve la vie après avoir été capturée par des humains, elle sait qu’il sera difficile de rembourser la dette qu’elle a contractée auprès de lui… Quitte à utiliser « la comptine de résurrection » et à perdre tous ses pouvoirs pour continuer à être avec lui !

 

Livia Pastore colorisée par Bruno Pradelle reste joliment dans les graphismes de la série, mais on ne va se mentir le monde des humains est bien moins dessiné que le monde sous-marin… En effet le niveau de détail et de précision aurait pu être optimisé, d’autant qu’on voit bien que certains éléments sont plus réussis que d’autres !

Bon je passe sur les dispensables scènes de fesses et d’anthropophagie : vouloir faire « adulte », ce n’est pas forcément être « mature » ! Tout repose sur les différences de sexes dans la société « havrue », et tout est loin d’être clair. Alors si bien compris, les mâles considéré comme des sous-hommes sont presque considérés comme des animaux, et ils sont parqués dans une sorte de camp de concentration dont ils n’ont droit de sortir que pour la reproduction (la fameuse grotte des tritons). Pour ne rien gâcher il semble y avoir une différence d’espérance de vie qui se compterait pour le mâles en années avec une croissance accélérée alors que les femelles voient leurs vies se compter en décennies pour ne pas dire en siècles… Mais bon, au bout de trois tomes, ce point de worldbuilding aurait dû être davantage explicité !

note : 6,5/10

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