Christophe Bec (scénario)
Stevan Subic (dessin)
d’après Edgar Rice Burroughs

Tarzan, tome 1

Seigneur de la jungle

Bande dessinée, histoire 
Publiée le 24 mars 2021 chez Soleil

XIXe siècle. Partis en bateau depuis l’Angleterre, Lord John et Lady Alice Greystoke s’échouent sur les côtes de l’Afrique équatoriale. Alice donne peu après naissance à un fils. A la mort de ses parents, il sera élevé par les grands singes et deviendra Tarzan. Le jeune homme sera partagé entre la vie brutale de la jungle et les codes stricts de l’aristocratie anglaise…

Tarzan, c’est plus de 30 livres, plus de 60 adaptations ciné ou télé, et des milliers de pages en bandes dessinées… Sans compter les myriades d’hommages, parodies et pastiches comme Akim, Ka-Zar, Sheena, Yataca, Zembla, ou Rahan le fils des âges farouches qui mine de rien lui doit beaucoup ! Pas sûr que que son créateur Edgar Rice Burroughs s’attendait à un tel succès…

Cette BD avec Christophe Bec au scénario Stevan Subic et au dessin est une adaptation de l’œuvre par laquelle tout a commencé, mais elle ressemble bigrement au film Greystocke de Hugh Hudson avec Christophe Lambert ? Est-on dans l’adaptation du livre ou du film, le film est-il a ce point fidèle au roman qu’on ait du mal à les distinguer, ou les mêmes causes entraînant les mêmes effets les deux adaptations ont-elles fait les mêmes choix ? Je ne saurais dire car je n’ai jamais lu le roman originel (comparez les illustrations de couverture de la VO et de la VF et vous comprendrez en un seul coup d’œil que les commissaires littéraires ne comprennent rien à rien à la culture populaire)…

J’ai découvert le personnage de Tarzan avec les films avec Johnny Weismuller, culturellement beaucoup moins datés que les préjugés culturels des Social Justice Warriors. Puis j’ai regardé la série télé avec Ron Ely persuadé qu’elle datait des années 1980 et non des années 1960. Évidemment j’ai lu pas mal de comics dessinés par Burne Hogarth et Russ Manning. Puis avec les hommages d’Edmond Hamilton (Morgan Chase) et Leigh Brackett (Eric John Stark), ainsi que ceux de Philip José Farmer et Michael Moorcock, j’ai compris que le personnage de Conan le Cimmérien trop civilisé pour la barbarie et trop barbare pour la civilisation lui devait tout au presque. Enfin j’ai fait la connaissance dans le comic Planetary des très cool et très fun Lord Blackstock et Jakita Wagner qui à une génération d’écart partaient tous les deux en croisade contre les forces obscures de la crevardise. Si autant d’auteurs aussi cultivés que passionnés était tombés amoureux du personnage de Tarzan, c’est bien que derrière l’archétype du Seigneur des Singes il y avait un truc « populares » que ne pourront jamais comprendre les « optimates »…

– A qui ai-je l’honneur ?
– Tarzan , seigneur des singes. Ma mère était une guenon, et je n’ai jamais su qui était mon père.

Suite à une mutinerie, John et Alice Clayton s’échouent quelque part en Afrique. Ils ne survivent pas longtemps à leur naufrage, John lâchant prise moralement après la mort d’Alice. Mais leur nouveau-né est recueilli par la guenon Kala. Grâce aux efforts et aux sacrifices de cette dernière, il parvient à l’âge adulte malgré un environnement hostile. Par son courage, sa détermination et sa compassion il devient le seigneur des siens… Avant de découvrir les êtres humains, qui quelle que soit la couleur de leur peau sont capables du meilleur comme du pire (ceci était un message à caractère informatif à destination des SJW persuadés que les Blancs sont forcément « impurs » et que ceux qui le sont pas sont forcément « purs »). C’est ainsi qu’il se retrouve entre une expédition occidentale et une tribu cannibale, et qu’entre fuir à l’anglaise avec Jane Porter qui lui a tapé dans l’œil et risquer sa vie pour le Capitaine d’Arnot qui ne lui rappelle que trop celui qu’il a été Tarzan n’hésite pas un seul instant… Le bon sauvage et le militaire français réalisent une odyssée qui leur fait traverser l’Afrique avant de rejoindre les États-Unis après un détour par la Grande-Bretagne. Tarzan devient Lord Greystocke. mais ce n’est pas la fin, bien au contraire c’est le commencement ! Un nouveau héros est né, sans haine ni violence, sans mépris ni indifférence, partisan de la liberté, de l’égalité et de la fraternité !!! (les élites autoproclamées s’étranglent de rage, mais on les emmerdent bien cordialement et / ou profondément)

A une époque où la guerre faisait rage entre darwinistes et créationnistes Edgar Rice Burroughs explore les frontières entre l’homme et l’animal, entre la civilisation et la barbarie, entre la raison et la passion. A l’époque du triomphe de l’Occident, il met un coup dans la fourmilière avec un bon sauvage aux antipodes du suprématisme, de l’impérialisme, du colonialisme, du racisme et du sexisme… Bien évidemment les ayatollahs SWJ ont lancé une fatwa contre une prétendue incarnation du patriarcat raciste et sexiste du mâle blanc hétéro cis. Et bien évidemment ils n’ont rien compris, et faute de comprendre le passé ils veulent l’effacer comme ont voulu le faire tous les révisionnistes totalitaires…

 

Nous sommes en face d’une excellente adaptation en bande dessinée, qui compte près de 80 planches. Après Tarzan qui apprend à parler et à lire tout seul dans son coin, ça marche dans un pulp mais beaucoup moins ailleurs. J’ai trouvé pas mal de scènes inutilement violentes pour ne pas dire gores, mais visiblement c’est un parti pris. Après je n’ai pas compris quel était le parti pris visuel d’octroyer à tous les protagonistes du récit des yeux entièrement noirs (pupille, iris et cornée), mais peut-être est-ce un gimmick du dessinateur…

note : 8+/10

Alfaric

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