Christophe Bec (scénario)
Rob de la Torre & Stefano Raffaelle (dessin)
d’après Edgar Rice Burroughs

Tarzan, tome 2

Au Centre de la Terre

Bande dessinée, histoire / science-fiction
Publiée le 10 novembre 2021 chez Soleil

Parti en expédition à la recherche de la légendaire cité d’Opar et de ses trésors, Tarzan va vivre l’une de ses plus palpitantes aventures. Elle le mènera à bord d’un zeppelin jusqu’à Pellucidar, la terre creuse, monde souterrain préhistorique regorgeant de dangers dont il pourrait bien ne pas revenir indemne.

Christophe Bec offre une seconde aventure au seigneur de la jungle, mais contrairement au tome 1 qui était très homogène ce tome 2 est plutôt décousu dans sa trame narrative. Je soupçonne l’auteur d’avoir pioché dans plusieurs romans d’Edgar Rice Burroughs pour nourrir un album de 80 pages même s’il existe un roman du même nom…

Tout commence à Paris, où Tarzan noie son chagrin et broie du noir. Nous suivons ainsi ses tribulations dans sa relation épistolaire avec son ami le Capitaine Pierre d’Arnot, essentiellement centré sur ses relations avec la troublante Comtesse Olga de Coude, personnage récurrent de la saga originelle.

Tout s’enchaîne en Afrique, où Tarzan quitte la civilisation pour retrouver la sauvagerie. Mais pas bien longtemps, car il vient en aide à la tribu Waziri harcelée par les négriers. Il s’engage à découvrir la légendaire Cité d’Opar et ses fabuleuses richesses d’or. On pourrait jouer au bingo avec le peuple blanc dégénéré et la bimbo métisse qui les gouverne : c’est confondant de se retrouver au beau milieu des œuvres d’Henry Rider Haggard et de Robert Erwin Howard !

La grande loi de la nature ! Elle vaut cent fois mieux que votre cupidité, vos mensonges, vous manipulations et vos trahisons.

Et là c’est le drame. Tarzan apprend de Jason Gridley que Jane Porter a divorcé et est parti avec son père et le Capitaine Pierre d’Arnot à la recherche d’un passage vers la Terre Creuse. Ils l’ont trouvé, ils l’ont traversé, mais pour se trouvé prisonnier des Kingars. Il s’agit de Vikings nazis terrés dans leur cité-forteresse et en guerre contre la guerre entière : c’est carrément le prototype de la Melniboné de Michael Moorcock fanboy de l’auteur américain…

C’est à bord d’un zeppelin que la Team Tarzan quitte l’Afrique pour l’Arctique avant d’eux aussi trouver la Terre Creuse. On pioche alors dans Le Monde Perdu d’Arthur Conan Doyle (déjà adapté en BD par Christophe Bec) et le Cycle de Caspak de notre Edgar Rice Burroughs, et Tarzan parachève son retour en sauvagerie en trouvant plus sauvage que l’Afrique Noire avec moult reptiles géants, mammifères féroces et tribus barbares. Mais il le fait pour libérer ses amis et l’amour de sa vie…

 

Chaque partie (historique, fantastique, science-fiction) aurait pu être développée pour faire un album entier, ce qui n’est pas le cas et aurait abouti à un nombre de pages différent. D’où le côté décousu de l’ensemble, avec cet événement déclencheur qui arrive au bout de 35 pages. Mais je me suis pris au jeu du revival pulpien. Car sur le fond comme sur la forme les auteurs se décarcassent pour faire revivre les récits d’aventure vintage dont Edgar Rice Burroughs fût pendant longtemps le paladin, inspirant tellement de lecteurs et parfois d’auteurs. Les dessinateurs Rob de la Torre et Stefano Raffaele tous les deux colorisés par Dave Stewart font merveilles dans ce voyage dans le temps artistique (même si ma préférence va sans doute au premier).

note : 8-/10

Alfaric

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