Christophe Bec (scénario)
Erion Campanella Avdisha (dessin)

Androïdes, tome 6 :
Les Déserteurs

Bande dessinée, science-fiction
Publiée le 17 avril 2019 chez Soleil

Afin de devancer une invasion sur Terre, une guerre se joue sur une lointaine planète. Les Mantas qui menace l’humanité ont le pouvoir d’annihiler les capacités de combat des humains et la parade est de leur opposer une armée d’androïdes. La classe supérieure « Wander » est dotée d’une intelligence artificielle augmentée. Les robots ne connaissent pas le stress, la peur, le froid, la fatigue… Et jamais de rébellion. Pourtant, sur la zone de combats, deux unités semblent hors contrôle. Aussi impensable que ce soit… ce sont des déserteurs !

Les Déserteurs est le tome 2 de la saison 2 de la collection Androïdes consacrée aux héritages d’Isaac Asimov et ses fameuses trois lois de la robotique (les Chicago Boys ayant sinistrement rajouté une Loi Zéro : « un robot ne peut pas porter atteinte aux profits financiers destinés à la ploutocratie mondialisée, même si pour cela il laisser mourir ou faire mourir un être humain »). Un récit de Christophe Bec en 1 seul tome c’est assez rare pour être signalé, et pour ne rien gâcher il est assisté d’Erion Campanella Avdisha aux dessins et de J. Nanjan aux couleurs qui ont bien progressé dans leur voie pour nous offrir des graphismes, ici bien plaisants.
Le pitch de départ n’est pas sans rappeler celui d’Étoiles, garde-à-vous ! de Robert A. Heinlein. L’humanité s’est lancée à la conquête de l’espace, le premier contact avec des aliens s’est très mal passé, et en représailles ils ont rasé une mégapole de l’Hémisphère Sud (ici Jakarta ayant remplacé Buenos Aires). C’est donc une humanité militarisée à marche forcée qui doit affronter dans une guerre interstellaire non les Arachnides mais les Mantas, des bêtes de 20 mètres de haut dotées d’effroyables pouvoirs psioniques et soniques. Les soldats de chair et de sang ayant été remplacés par des soldats d’acier et silicon, le sort de l’humanité va donc dépendre des drones, des robots et des androïdes qui se battent dans la Constellation de Cassiopée sur la Planète Gylippe 7, Soul Nebula IC 1848 (1848, comme l’année du Printemps des Peuples, sûrement un hasard). Pour improviser, s’adapter et évoluer les Hollaw Wander ont été équipé des toutes dernières avancées en matière d’Intelligence Artificielle, et si au départ tout semble donner raison au Professeur Mann quand les troupes inhumaines inventent d’elles-mêmes de nouvelles stratégies pour remporter la victoire tout semble ensuite lui donner tort quand 2 modèles se mettent à déserter sans aucune raison apparente…

– Les démons nous les combattons!
– Non jamais… nous essayons de leur échapper seulement.

C’est là que la bât blesse : les deux androïdes déserteurs qui n’ont ni visage, ni personnalité ni même matricule remplacent Johnny Rico qui après avoir été endoctriné commençait à remettre en cause tout ce qu’on lui avait inculqué à coup de bourrage de crâne mais ils ne disposent aucunement du capital sympathie dont celui-ci pouvait disposer car à lui on pouvait s’identifier. Christophe Bec est un bon dialoguiste, mais il a toujours été plus ou moins froid dans la mise en scène de ses personnages du coup tout son travail a du mal à décoller. Et c’est bien dommage au vu du grand potentiel de l’ensemble (cela aurait fait un épisode d’Au-delà du réel du tonnerre), car ici le message est lui clair comme du cristal : le haut commandement a plus peur des deux déserteurs que des aliens génocideurs, non par peur du Syndrome Skynet, ou que les androïdes se mettent à se mutiner donc à remettre en cause les chances de victoire, mais plutôt que s’ils se mettent à revendiquer des droits politiques et sociaux la ploutocratie mondialisée peut dire adieux à ses rentes démesurées… OMG une convergence des luttes entre le prolétariat humain et le prolétariat robotique, le pire cauchemar des richards !!!

note : 6,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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