Tsutomu Nihei
(scénario & dessin)

Aposimz la planète des marionnettes, tome 1

Manga, science-fiction / Hard Dark / Planet Opera
Publié en VF le 07 novembre 2018 chez Glénat Manga
Publié en VO à partir d’avril 2017 chez Kodansha Comics (« Ningyō no Kuni »)

Sur l’astre artificiel géant Aposimz, couvert de ruines… En plein milieu d’un exercice de marche, Ao, Biko et Esserow, habitants de la “poutrelle à la macle blanche” viennent au secours d’une fille étrange poursuivie par des soldats de l’empire de Libedoa. Celle-ci leur confie un “code” et sept projectiles capables de bouleverser le monde ! Dans Aposimz, l’auteur du mythique Blame ! et du déstabilisant Knights of Sidonia puise ce qu’il a pu concevoir de meilleur dans ses différentes œuvres, pour nous proposer un récit de dark-fantasy contemporain et accessible, qui saura captiver tout autant les fans de la première heure que les néophytes. Si vous êtes un inconditionnel de Nihei, vous vous sentirez en terre familière avec les “marionnettes” qui peuplent cette planète, et si vous découvrez pour la première fois son univers, vous n’aurez qu’à suivre le jeune Esserow pour vous laisser guider par la belle Titania !

APOSIMZ est une planète artificielle de 120000 kilomètres de diamètre (10 fois celui de la Terre ce qui nous approche d’un nouveau Jupiter créé de A à Z), et il y a 5000 c’est à l’issue d’une grande guerre que les vainqueurs se sont réfugiés à l’intérieur derrière le blindage invulnérable de la mégastructure et que les vaincus ont été expulsés sur la surface glaciale et pauvre en oxygène pour être livrés à eux-mêmes. Nous suivons ainsi la lutte pour la survie de la communauté de la poutrelle à la macle blanche qui doit éviter l’expansion de l’empire de Revidor qui plonge le monde dans le chaos, et l’épidémie de marionnettiste (« frame disease » en VO : encore une fois avec l’auteur les traductions de la VF vont peur) qui a déjà plongé le monde dans le chaos en transformes ses victimes en zombies biomécaniques…
Un jour le groupe d’Essro vient en aide Titania une fille volante poursuivie par les soldats de l’empire (un princesse rebelle, un empire expansionniste, des combattants de la liberté, à secret à protéger pour empêcher un tyran de mettre la galaxie à feu à sang… ça ne vous rappelle pas Star Wars Episode IV : Un Nouvel Espoir ?), et nous avons à peine le temps de découvrir les différents membres de la communauté protégée par Zezo la marionnette régulière âgée de centaines d’années (car il existe un moyen de se transformer en créature biomécanique dotée de fabuleux pouvoirs sans pour autant perdre sa conscience et son humanité) que les troupes de l’empire dirigées par le bras droit de l’empereur tout de noir vêtu (tiens donc, quelle surprise) leur tombent dessus à bras raccourcis pour récupérer le secret que Titania avait dérober à l’Empire (tiens donc, quelle surprise). C’est tragique, c’est violent, et Essro assiste impuissant à la mort de tous les siens y compris la formidable Zezo autrefois générale (tiens donc, quelle surprise), avant d’assister impuissant à sa propre mort… Enfin presque, Titania profite de la microseconde qui lui reste à vivre pour lui proposer de devenir lui aussi une marionnette régulière en utilisant le « code » volé à l’empire : et c’est ainsi que naît un nouveau super-héros doté de fabuleux super-pouvoirs qui peut devenir Dieu ou Diable ! S’il veux se hisser au niveau de l’Empereur, il va falloir voler leurs pouvoirs à ses lieutenants, mais disposant de la seule arme capable de percer la mégastructure et d’emmener le peuple loin du froid glacial et du manque d’oxygène va-t-il le combattre ou le rejoindre ? To Be Continued…

– Il n’y a aucune faculté que je déteste plus que les armes à projectiles ! Viens de battre à mains nues si tu es un homme !!

En transformant un stand-alone intitulé Country of Dolls / La Planète des marionnettes en série, l’auteur a de la suite dans les idées puisqu’il reprend éléments et ingrédients de ses séries précédentes (d’ailleurs on sans doute dans le futur de Knighs of Sidonia avec amnios et particules de Heigs) : Hard Dark, cyberpunk, biopunk, créatures biomécaniques à la H.R. Giger, super-héros et super-vilains de tokusatsu avec armures insectoïdes à la Kamen Rider, mais d’abord et surtout la lutte des classes… De série en série il a épuré / éclairci ses scenarii autant que ses graphismes ce qui lui permet de toucher un public plus large : il nous offre ici une introduction calquée sur les JRPG comme Final Fantasy, Dragon Quest, Of Mana ou Tales Of : oui pour un auteur de science-fiction chevronné, l’auteur n’a jamais renié sa passion Fantasy ! La relation Essro / Titania n’est pas sans rappeler la relation Délos / Promé dans Gigantomachia, et on sent que les deux mangas rendent hommage au chef-d’œuvre Nausicaä

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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