Sandy Mitchell

Ciaphas Cain

Tome 02 :

Le Labyrinthe de Glace

Roman, science-fiction / space-opera / guerre
Publié en VF le 17/09/2009 (Bibliothèque interdite)
Publié en VO en 2004 (« Caves of Ice »)

Le commissaire Ciaphas Cain: héros de l’Imperium, respecté par ses pairs et une inspiration pour ses hommes – c’est du moins ce que le miroir déformant de l’Histoire aimerait vous faire croire. La réalité est bien différente, étant donné que Cain cherche avant tout à éviter les ennuis. Alors qu’il est affecté, avec son régiment de gardes de Valhalla, sur le monde glaciaire de Simia Orichalcæ, sa quête d’une petite existence tranquille est soudainement interrompue lorsque l’agitation gagne les ouvriers de la mine. Des rumeurs concernant une présence malveillante circulent dans cette insignifiante colonie minière reculée et Cain est désigné pour enquêter sur les événements mystérieux qui s’y déroulent. A son insu, la planète se trouve sur le passage d’une incursion ork de grande envergure et, alors que les peaux vertes se lancent à l’assaut, une puissance maléfique commence à s’agiter au plus profond des cavernes de glace.

Dans ce tome 2 des Archives Cain intitulé Le Labyrinthe de Glace, notre commissaire militaire après avoir empêché de s’entre-tuer les membres masculins du 301e Valhalla et les membres féminines du 269e Valhalla, doit empêcher les rapprochements trop intimes au sein du tout nouveau tout beau 597e Valhalla… Mais rapidement on sonne le rappel des troupes et pour se porter au secours d’une immense raffinerie de prométhéum située sur le monde glaciaire de Simia Orichalcae, menacée par l’amorce d’une waaagh ork qui se rapproche de sa position.
Le roman est construit de la même façon que le premier, c’est-à-dire que l’inquisitrice Amberbey nous présente un récit tiré du foutoir autographique du légendaire commissaire Ciaphas Cain. Donc on retrouve le chassé-croisé entre comique de situation et comique de répétition avec les remarques sarcastiques et les auto-dénigrements de Cain, les notes de pages malicieuses d’Amberley, les digression sur l’apparence et l’odeur de Jurgen, la régulière annonce des emmerdes à venir.
Et cerise sur le gâteau, les extraits des mémoires de Jenit Sulla, qui ressemble de plus en plus à la version féminine de l’adjudant Édouard Mahuzard des Morfalous (oui vous savez, celui qui pense que toute perte inférieure à 100% est négligeable dans l’accomplissement de la mission).

 

Le Labyrinthe de glace sort donc du même moule que Pour l’Empereur puisque Ciaphas Cain et son majordome malodorant passent le plus clair du roman dans les tunnels qui s’étendent en dessous du site industriel tandis que le 597e Valhalla est chargé de contenir la waaagh ork en surface. Sauf que dans le tome 1, c’était l’inquisitrice Amberley Vail qui avait réquisitionne Cain pour sa mission suicide souterraine, alors qu’ici c’est de son plein gré qu’il va fureter en sous-sol (pour échapper au froid, aux combat et à ses soi-disant crises d’agoraphobie qui surviennent toujours durant les conflits). En plus, ce couillon s’y colle 3 fois, et à chaque fois c’est pire que la fois d’avant. Parce qu’on est un peu quand même dans un slasher de science-fiction !!!

– Quelle est la situation tactique ? Nous n’avions, bien entendu, pas abordé ce sujet devant les civils, qui s’accommodaient mieux de vagues commodités et devant lesquels il valait mieux s’abstenir de phrases du style de « Tout est foutu » si on ne voulait pas heurter leur sensibilité.

On est toujours dans le détournement de la saga Flashman, mais ici c’est la culture horrifique qui prend le pouvoir ! Les clins d’œil à Predator, Aliens, Predator versus Alien, Jason Vorhees (Vendredi 13), Leatherface (Massacre à la tronçonneuse), Terminator, Le Trou Noir (déjà mis à contribution par Dan Abnett dans Eisenhorn, le capitaine Reinhardt et l’inquiétant Maximilian étant ici remplacés par le capitaine Durant et la sinistre Mazarine), et bien sûr Les Montagnes Hallucinées d’H.P. Lovecraft… sont réjouissants pour qui apprécie le genre horrifique.
Car les codes du genre sont détournés et parodiés : la mystérieuse série de disparitions / accidents / meurtres, le groupe qui se sépare (et dont on ne reverra jamais les membres qui partent à gauche), les traînards qui disparaissent dans les sombres tunnels souterrains, la monstrueuse créature venue d’ailleurs, pas si esseulée qu’on voudrait bien le croire, le geek tourmenté par une curiosité qui va provoquer moult catastrophes; la sombre conspiration pour amener des colons sur un site xénos dangereux voire mortel, les notables qui devant le danger préfèrent parler productivité et rentabilité, les horreurs indicibles et leur aura de terreur nécessitant plusieurs jets de SAN pour ne pas sombrer dans folie (les joueurs de L’Appel de Cthulhu comprendront)… Pour parfaire le tableau, il ne manquait plus que la bimbo blonde s’écriant « on va tous mourir ! »

 

 

Bref de la littérature franchisée bien troussée, qui ici prend la forme d’un petit roman dense et rythmé qui mélange habilement action et humour. C’est même presque dommage que l’ensemble n’ait pas eu davantage d’ambitions littéraires, car une prose une peu plus travaillée aurait apporté une jolie plus value à l’ensemble et j’aurais pris encore plus de plaisir à ce premier opus.
La série toujours en cours compte à ce jour 10 tomes. J’ai un peu peur que la formule ne s’essouffle à moins d’y insuffler une dose de « vachement bien » (Steven Brust copyright), et il faut espace leur lecture pour garder intact l’efficacité du comique de répétition…

PS : Dans l’intégrale, le roman est introduit par la nouvelle intitulée Les Echos de la tombe… Pour échapper aux dangers et vicissitudes du front, le commissaire militaire Ciaphas Cain choisi d’accompagner une mission archéotechnologique de routine sur Interitus dans le système Viridian… pour tomber sur armée nécron en train de sortir de stase. Une chouette ambiance horrifique pour Cain qui choisira l’incertitude d’un téléporteur nécron à une mort assurée aux mains desdits nécrons…. C’est durant cette nouvelle qu’on apprend comment notre antihéros a perdu 2 doigts à la main droite !

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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