Sandy Mitchell

Ciaphas Cain

Tome 04 :

La Mort ou la Gloire

Roman, science-fiction / space-opera / guerre
Publié en VF le 08 novembre 2019 (Black Library)
Publié en VO en 2006 (« Death or Glory »)

Une fois encore, le commissaire Cain, héros malgré lui, est catapulté en pleine gloire dans le quatrième épisode de sa série à succès. Rescapés d’une bataille spatiale désastreuse, le commissaire et son sbire malodorant Jurgen atterrissent en catastrophe derrière les lignes ennemies. Malgré sa roublardise, cette fois Cain ne pourra pas éviter le combat, car la seule issue consiste à réunir les rares soldats qu’il trouvera pour se frayer un chemin vers le salut. Hélas… des centaines de milliers d’Orks barbares lui barrent la route.

Ce tome 4 des Archives Cain intitulé La Mort ou la Gloire a les qualités de ses défauts et les défauts de ses qualités : l’auteur suit un chemin différent, on ne gagne pas au change et on ne perd pas au change, mais au final je ne peux pas nier que je me suis bien marré… On lâche du lest sur les enjeux cosmique, on lâche du lest sur les gimmicks horrifiques, et nous sommes peu ou prou dans un préquel 100% film de guerre : Ciaphas Cain n’est pas encore une légende car les shitstorms auxquelles il a réchappé de manière scandaleusement chanceuse ne lui sont pas encore tombées dessus. C’est ici justement qu’il devient une légende, car l’Usurpateur devient le Libérateur et les Héros de Cain parodies des Kelly’s Heroes deviennent des célébrités dans tout le sous-secteur galactique ! mdr

1ère partie :
L’Imperium de l’Humanité doit affronter une énième waaagh! ork, ici menée par Gargash Korbul un seigneur de guerre un peu plus malin que les autres. Notre froussard héroïque accompagne le 12e Régiment d’Artillerie de Valhalla sur le monde forge de Perlia en grand danger depuis la perte de son continent oriental. Et les emmerdes arrivent plus vite que prévu, puisque la flotte est attaquée avant même d’arriver à destination. En voulant sa peau et seulement sa peau Ciaphas Cain se retrouve piégé avec Ferik Jurgen en section dépressurisée. La gestion du stress ça le connaît, et il arrive à trouver à temps une capsule de sauvetage et à faire le mort durant la bataille spatiale avant de rejoindre discrètement Perlia en passant de « porté disparu » à « mort au combat ». Sauf qu’arrivé sur place il se fait descendre par les pilleurs du ciel orks avant de rejoindre l’astroport encore sous contrôle impérial. Cain et Ferik se retrouvent donc en territoire ennemi à des milliers de kilomètres de la ligne de front. C’est la fin de la première partie, mais c’est aussi le début de la fin de l’invasion ork. Lancez le générique !

Plus un mensonge est gros, plus il a de chances d’être avalé.

2e partie :
Le froussard héroïque ne pense qu’à sauver sa peau donc à mettre le plus de boucliers humains entre lui et la horde sauvage ork. C’est ainsi qu’il se rend à la ville pétrolière de Puits-Prospère (qui sera renommée Cainsbourg après la fin de la guerre) et qu’il rallie à lui la poignée de soldats du Sergent Alaric Tayber. Mais rien ne se passe comme prévu, puisque ses nouvelles recrues refusent de le suivre sans avoir préalablement libéré les civils prisonniers des envahisseurs (enfin surtout la sœur du sergent qui fait partie desdits prisonniers civils). Contraint et forcé, Ciaphas Cain endosse le rôle jadis dévolu à Juan Miranda dans Il était une fois la révolution, et c’est ainsi qu’il se retrouve à la tête d’une « mystérieuse force neutre » (remember Astérix chez les Belges).

3e partie :
Se retrouvant le plus haut gradé des survivants, Ciaphas Cain l’antihéros badass accompagné de Ferik Jurgen son sidekick craspouille se doit d’assurer la survie de ses accompagnateurs. Il faut naviguer de réserves stratégiques en réserves stratégiques, et faute de ressources justement le timing est serré.
Heureusement ils peuvent s’appuyer sur le sergent Tayber, l’ingénieure Tayber, le scribe Norbert, le vétérinaire Ariott et l’éclaireur Kolfax. C’est un peu Aragorn devant mener le peuple du Rohan à la bataille du Gouffre de Helm, et le énième degré est tel qu’on ne peut que rigoler (mdr la médiation entre ex-policiers et ex gangsters). Le relationship drama est plaisant, et on passe aux choses sérieuses quand le froussard héroïque rallie à lui le Lieutenant Piers et la tankiste Vivica Sautine qui n’aime pas les ondes négatives…

4e partie :
La mystérieuse force neutre qui taille des croupières aux forces d’invasion commencent fortement à irriter l’envahisseur, donc c’est tout naturellement qu’une horde sauvage de plusieurs milliers de barbares orks poursuivent les Héros de Cain. Et c’est donc tout naturellement également que l’auteur mélange allègrement la Bataille de Rorke’s Drift et le film L’Ouragan vient de Navarone. Je vous laisse le plaisir de la découverte : l’epicness to the max va vous tomber sur le tête !
Et pourtant l’auteur l’auteur n’oublie pas de faire du foreshadowing avec l’étrange pillage d’un sanctuaire de l’Adeptus Mechanicus par des forces prétendument amies : To Be Continued ?

5e partie :
Toutes les bonnes choses ont une fin, d’autant plus que l’auteur anglais n’est pas adepte du tirage à la ligne et du gras littéraire si chers aux auteurs américains. En remontant l’aqueduc transcontinental les Héros de Cain passent les lignes ennemies qui barrent l’isthme entre le continent oriental tenu par les occupants et le continent occidental tenu par les résistants. Le froussard héroïque est persuadé que ses ennuis sont sur le point de se terminer, sauf que le dernier point de ravitaillement avant la délivrance est en fait le QG ennemi et qu’il tombe directement sur le boss de fin Gargash Korbul. C’est la bataille des champions car pour le seigneur de guerre ork, il est hors de question d’éliminer son épine dans le pied autrement que dans un duel à mort. Running gag de la saga, l’insolente chance / malchance du froussard héroïque frappe encore !!!

 

En bref on oublie le casting des premiers tomes pour faire quelque chose de plus frais, un film de guerre entre les bon vieux westerns et la dernière version de Mad Max. Pour autant on est toujours dans l’autobiographie du froussard héroïque Ciaphas Cain qui entre cynisme et sarcasme cultive l’ironie et l’auto-apitoiement / l’auto-dénigrement. Il y a encore des années lumières entre son récit à la première personne des événements, et les interludes qui mettent en avant divers témoins ayant une vision dithyrambique des mêmes événements. Pour ne rien gâcher, la guerre fait rage aussi en notes de bas de page entre l’Inquisitrice Amberley Vail love interest de notre antihéros et la technaugure Felicia Tayber qui dans le présent épisode semble avoir noué une relation très intime avec ce dernier… Oui bon ça manque de littéralité, mais c’est tellement bon par où cela passe !

note : 7+/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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