Kieron Gillen (scénario)
Salvador Larroca (dessin)
d’après George Lucas

Dark Vador, tome 1

Comic, science-fiction / space-opera
Publié en VF le 07 octobre 2015 par Panini
Publié en VO en 2015 chez Marvel / Disney (« Darth Vader »)

Dark Vador est de retour et pour la première fois dans sa propre série ! Depuis que le Seigneur Noir des Sith a fait sa première apparition sur grand écran, il est devenu l’un des méchants les plus populaires de tous les temps. À travers ses aventures qui se déroulent après le film Star Wars : Un nouvel espoir, découvrez la relation entre l’Empereur et Dark Vador sous un nouveau jour.

Merci Babelio, merci Masse Critique, merci Panini Comics ! Il y a longtemps, dans un galaxie lointaine, très lointaine

D’un côté j’avais envie de prolonger le trip Star Wars pour accompagner la sortie de l’épisode VII : Le Réveil de la Force, d’un autre côté j’avais très peur d’être déçu… En rachetant les droits sur la saga, Disney a relégué tout l’Univers Étendu aux oubliettes sous le qualificatif de « Légendes », balayant d’un revers de la main des centaines d’auteurs et leurs travaux qui ont fait vivre la saga pendant presque 40 ans au nom d’un « il y a désormais trop de pognon en jeu, donc on va contaminer Star Wars avec le virus Mickey pour faire du mainstream bien formaté et bien politiquement correct »… VDM (avant de repiocher dedans parce leurs propres équipes de scénaristes sont truffés de nazes, mais ça on le savait déjà donc VDM)

Ce recueil regroupe les épisodes 1 à 6 de cette nouvelle série consacrée au super-vilain le plus célèbre de l’histoire du cinéma et heureusement les auteurs à qui on a confié ce Dark Vador ont oublié d’être cons et font un peu de résistance à Mickey. le projet est séduisant : expliquer comment celui qui dans l’épisode IV était un conseiller militaire traité de relique du passé par les grands pontes de l’Empire est devenu dans l’épisode V celui que les mêmes grands pontes de l’Empire craignent comme la mort en personne, comment le seul survivant de la plus grande défaite de l’Empire est devenu le général en chef des troupes impériales faisant de nouveau trembler la galaxie tout entière…

On s’insère merveilleusement bien entre Un Nouvel Espoir et L’Empire contre-attaque, mais on respecte les grands moments de la trilogie et de la prélogie en leur rendant hommage. Vador tombé en disgrâce et placé sous surveillance poursuit un triple objectif : redevenir le premier après l’empereur, évincer la concurrence au poste de bras-droit de Palpatine et d’exécuteur de ses basses œuvres, et découvrir qui est ce mystérieux pilote accompagné par la Force à l’origine de la destruction de l’Etoile Noire. Il réussi en tout point, et en découvrant la vérité, il se découvre aussi un fils… Mais aussi de nouvelles ambitions ! N’étant plus le seul détenteur des secrets de la Force, il dispose désormais d’un allié pour renverser Palpatine. Mieux, il dispose d’un héritier pour fonder une dynastie…

[Palpatine] Le Côté Obscur n’accepte pas les faibles. Celui qui écrase l’autre prouvera sa valeur… Ceci est l’essence de la voie des siths.

J’ai été agréablement surpris par le scénariste britannique Kieron Gillen, que je ne connaissais pas. L’histoire est bonne, bien racontée et servie par des dialogues bien ficelés qui respectent la tradition Star Wars en mélangeant action, humour et tragédie. Dark Vador est traité avec finesse, tantôt implacable et manipulateur, tantôt tiraillé par les souvenirs de ce qu’il a été et sa loyauté envers celui qu’il l’a sauvé. Il est ce qu’on a fait de lui certes, mais même s’il est un meurtrier de masse sans pitié ni remord, la lumière est encore en lui… La partie humour est portée par Aphra, une Lara Croft du futur qui elle aussi a été dotée d’une personnalité ambivalente : derrière les fanfaronnades et les déclarations fantasques, elle sait que servir Vador est la chance de sa vie, de donner un sens à sa vie de scientifique archéologue pilleuse de reliques technologiques, mais aussi que tout cela va vraisemblablement lui coûter la vie…

Après il en fait aussi un peu de trop. Bon sang ne saurait mentir, et l’auteur britannique ne peut s’empêcher de piocher dans la saga Doctor Who et le duo est accompagné des alter egos maléfiques de C-3PO et R2D2 qui ressemblent furieusement à un Cyberman et à un Dalek ! J’ai bien ri à l’humour noir des droïdes tueurs 000, par contre les gros clins d’œil aux Aliens / Broods c’était peu too much, et puis avec les assassins bioniques conçus par le Docteur Cylo X, on a une brochette de méchants à la DC / Marvel Comics donc on s’éloigne de l’ADN de la saga et de concept de futur usé.

J’ai été agréablement surpris par le dessinateur espagnol Salvator Larroca, que je connais bien. Ses graphismes comics de qualité ont toujours lorgné du côté du réalisme, mais là on est carrément dans le photoréalisme et on reconnaît bien les acteurs de la saga d’origine. Après je n’ai pas pu faire abstraction du castrateur cahier des charges du monde des comics : les arrière-plans sont peu détaillés, le nombre de personnages par case et par planche est limité… Mais malgré un découpage sans grande prise de risque le dessinateur assisté aux couleurs d’Edgar Delgado parvient à insérer pas mal de mouvement voire de dynamisme à l’ensemble.

Bref un bon comics et du très bon Star Wars. Je n’attendais pas grand-chose de ce tome 1, mais maintenant j’attends presque avec impatience le tome 2 !

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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