William C. Dietz
d’après Bungie Studios

Halo, tome 2 :

Les Floods

Roman, science-fiction / guerre
Publié en VF en mai 2004 au Fleuve Noir
Publié en VO en 2003 (« The Flood »)

Un unique vaisseau de guerre humain a réchappé du massacre de Reach. C’est le Pillar of Autumn, et il compte à son bord le dernier combattant Spartan, le Master Chief. Mais en tentant d’échapper à la horde Covenant, les survivants ont été contraints d’effectuer un saut dans le Sous-espace… sans se douter qu’ils se ruaient ainsi au-devant d’ennuis encore plus grands. Car dans ce coin de l’univers où ils ont atterri flotte une magnifique structure artificielle en forme d’anneau… une construction bâtie et laissée là par une race extraterrestre depuis longtemps éteinte. Le seul espoir de l’équipage du Pillar of Autumn est de s’y poser en catastrophe et de passer d’une bataille aérienne avec les Covenants à un corps à corps au sol. Mais les humains vont très vite découvrir que cet anneau mystérieux recèle un secret qui pourrait faire peser sur l’univers entier une menace plus grande que jamais !

Pour ce tome 2 intitulé Les Floods (plus spoiler tu meurs) j’aurais pu me prêter au jeu de l’action non-stop et apprécier le page-turner plus bourrin tu meurs… Oui mais non les améliorations par rapport au tome 1 sont contrebalancées par des lacunes plus ou moins chiantes…
Grosso modo le Pillar of Autumn poursuivi par les Covenants se crash sur un anneau-monde construit par l’espèce éteinte des Forunners, et pour des raisons religieuses les aliens fondamentalistes sont obligés de traquer les survivants au sol plutôt que de les bombarder depuis l’espace.C’est donc une gigantesque partie de First Personnal Shot prenant la forme d’un survival collectif plus au moins inspiré par les événements somaliens relatés dans La Chute du Faucon Noir (avec le chauvinisme yankee qui va avec, bien évidemment et bien malheureusement) ! C’est de l’action, de l’action, et encore de l’action donc on oublie l’exposition d’un background bancal sinon foireux car repompé en plus d’être 100% américanisé. Mais dès la préface il y a un os dans le potage, car William C. Dietz ne fait pas le différence entre un récit et une partie, entre la narration littéraire et le gaming vidéoludique !

 

Qu’est-ce qui ne marche pas ?
On a des dizaines de personnages, mais comme il ne se sont ni décrits, ni caractérisés et qu’ils n’échangent pas entre eux sinon pour balancer des blagues de beaufs on en n’a rien à carrer qu’ils vivent ou qu’ils meurent (je me demande quelles substances ont été prise par les lecteurs/lectrices parlant de personnages profonds et attachants). Il y en a quelqu’uns qui sortent quand même un peu du lot quand même comme l’Amiral Keyes, le Commandant Silva, McKay, Foehammer ou le possédé Jenkins mais cela ne va pas très loin hein… John-117 devient un Master Chief anonyme, et s’attriste 1 seconde devant le sort des Marines qui sont tous braves et courageux et jubile 1 seconde devant le sort des Covenants qui sont tous stupides et maléfiques. Il faut dire qu’on essaie de varier les points de vue en passant du côté des aliens, notamment avec le Grunt Yayap et l’Élite Zumanee à la poursuite du dernier Spartan, mais c’est des méchants de cartoon qui sont tous cons comme leurs pieds et qui passent leur temps à se tirer dans les pattes (car ils sont stupides et maléfiques évidemment, mais là où cela devient vraiment malsain pour ne pas dire dangereux c’est qu’ils sont dépeint comme Charlie, l’ennemi Vietcong !). Impossible de savoir à quoi ressemblent les différents environnements de l’anneau-monde et impossible de savoir à quoi ressemblent les architectures forunners, par contre on sait quelles armes sont utilisées, quelles munitions sont utilisées, combien de fois on a recours aux grenades à fragmentation, combien de fois on a recours aux roquettes anti-chars, et combien de fois on a rechargé les armes de poing, le fusil à pompe ou le fusil d’assaut : c’est utile dans un FPS mais c’est saoulant dans un roman ! On est dans un livre, pas dans une showroom de la National Rifle Association bordel de merde !!!

Le naming est plus varié donc on a un peu moins l’impression que les WASP ont colonisé l’espace (et que le KKK et les suprématistes blancs ont pris le pouvoir aux USA avant que ces derniers ne génocident le reste de la planète), et comme on passe pas mal de temps avec les soldats les exploits du super-soldat sont plus impressionnants. le fait qu’on ait une unité de temps, de lieu et d’action aurait pu permettre de nous affranchir des ellipses du tome 1 : oui mais non, on est dans un récit parallèle au premier opus de la franchise vidéoludique donc on rush un peu en se disant que tout le monde connaît des événements qui du coup sont passés sous silence…

Pas mal de fois les personnages ont accès à des informations dont ils ne devraient pas avoir connaissance, mais qu’ils détiennent quand même car l’auteur omniscient lui les connaît déjà par avance : alors oui je veux bien croire que Cortana l’IA spécialisée en piratage informatique fasse de l’espionnage électronique mais à plusieurs occasion ce deus ex machina ne fonctionne pas ! Ça et le Commandant Silva qui part en croisade contre les Spartans parce qu’ils sont mort sur Reach, euh comme tout le monde en fait, et parce qu’il est connaît la manière dont ils ont été fabriqués, ce qui est top secret mais dont il au courant car il connaissait la date d’anniversaire de la femme de celui qui avait verrouillé le dossier ultra-secret (non, je n’invente et je n’exagère pas : c’est écrit tel quel dans le bouquin).

– Dis-moi une chose, Cortana, déclara le Master Chief en sortant du véhicule. Comment se fait-il que tu me conseilles toujours d’emprunter des ascenseurs gravitationnels, de suivre des couloirs en courant et de l’infiltrer dans des forêts sans toutefois me prévenir de la présence des unités ennemies qui semblent évoluer dans de tel endroits ?
– Parce que je ne veux pas que vous vous sentiez inutile, lui répondit l’IA avec décontraction.

Qu’est-ce qui aurait pu marcher ?
On se crash sur Halo, on fonde une Base Alpha, on récupère les hommes, on récupère le matériel et on se plaint qu’on ne récupère pas assez de matos (non, sérieusement ? mdr), l’Amiral Keyes se fait enlever, on va délivrer dans le vaisseau ennemi (Tyler, Donovan et le Vaisseau Mère), on veut prendre le contrôle du centre de contrôle de l’anneau-monde, mais en fait c’est un piège, mais l’auteur oubli que c’est un piège, et on libère les Floods donc on passe en mode horrifique…
ATTENTION SPOILERS Alors les Floods c’est pile-poil entre Les Marionnettes Humaines de Robert Heinlein et les les Goa’uld de Stargate, mais en mode Resident Evil (et c’est marrant, car on va retrouver tout cela mais en vachement mieux dans la franchise vidéoludique Dead Space !). Les Covenants ratent leur attaque contre la Base Alpha, les Floods ratent leur attaque contre la Base Alpha, et tandis qu’après s’être débarrassé de l’IA alien manipulatrice 343 Guilty Park le Master Chief découvre qu’Halo est une arme de destruction massive anti-Floods (on peut calibrer un arme de destruction galactique pour détruire les proies mais pas les prédateurs, mais c’est con non ? et c’est encore plus con de garder en vie pour absolument aucune raison les milliers de spécimens des créatures qui ont détruit la civilisation la plus avancée de la galaxie) il décide de le détruire en faisant exploser le Pillar of Autumn (mais pour cela il faut retrouver l’implant cérébral de l’Amiral Keyes), les Marines décident de retourner au vaisseau ennemi pour en prendre le contrôle avant de filer à l’anglaise (avec des passages tirés de la saga Alien : « il faut ramener des spécimens xénos sur terre pour les étudier », « mais vous êtes cinglés, ils ont détruit l’espèce la plus avancée de la galaxie et ont mis la pâtée à ceux qui nous ont mis la pâtée », « fermez vos gueules, il y a un paquet de fric à se faire ! ») FIN SPOILERS

Pour ne rien gâcher c’est rempli de bullshits scientifiques, donc il faut que les auteurs yankees incultes arrêtent de donner des explications à la con : genre la power armor MOJLNIR qui possède un bouclier capable d’arrêter les armes à projectiles et les armes à énergie se retrouve surclassée par un coup de clé à écrous ? Sérieusement ??? et c’est tout le temps comme ça dès que l’auteur essaye de donner un peu de réalisme à l’ensemble ! Non je ne suis pas réfractaire à la SF militaire, c’est juste que j’ai lu trop de bonnes séries dans le genre pour me satisfaire d’un produit marketing truffé de poncifs, de répétitions et de maladresses le tout tombant de manière récurrente dans le prosaïsme ! Et aux auteurs et aux traducteurs : arrêtez de parler de « race humaine », parlez plutôt d’« humanité » sinon vous allez relancer ces conneries de racialisme donc cous allez dérouler le tapis rouge au racisme…

 

En conclusion je paraphrase le camarade Witoo qui n’est sans doute pas loin de la vérité en résumant bien le « bousin » :
« Un lore très peu développé, une histoire sans surprises, sans profondeur, des personnages qui n’échangent pratiquement pas et des centaines de pages constituées de « Je sors ma grenade, je la lance, je tire, je recharge mon arme, je cours, je sors ma grenade, je la lance, je tire, AIE j’ai mal, je me planque, je recharge mon arme, je marche, je tire, même pas mal, je recul, je lance la grenade, je cours, j’en suis ou déjà ? à oui… j’avance, je tire… »

note : 4/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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