Kevin J. Anderson

La Saga des Sept Soleils, tome 1 :

L’Empire Caché

Roman, science-fiction / space opera
Publié en VF en avril 2008 chez Bragelonne
Publié en VO en 2002 (« Hidden Empire »)

Il y a deux siècles, les Ildirans ont offert aux humains la technologie de la propulsion interstellaire, et les ont aidés à coloniser leurs premières planètes. Soucieux de montrer sa force, l’Empire humain décide d’enflammer Oncier, une géante gazeuse, afin de la transformer en soleil. Mais de mystérieuses sphères émergent du cœur d’Oncier, juste avant son embrasement. Ceux qui vivaient là semblent bien décidés à se venger. Et leur puissance est inimaginable

Dans le milieu du fandom Kévin J. Anderson a la réputation d’être un tâcheron, et celle-ci n’est pas usurpée. pourtant, le background est rempli de trucs intéressants :
– les Prêtres Verts et les arbres-mondes conscients de Theroc (les Templiers de Dan Simmons)
– la civilisation très science-fantasy organisée en castes génétiques (Idirans, Scarrans, Protoss ou Eldars ?)
– l’opposition entre Ligue et Vagabonds (l’opposition Empire / Rebelles de Starwars & Starcraft)
– les robots amnésiques, dernier dépositaires d’une civilisation éteinte (les Berserkers de Fred Saberhagen)

Sauf que comme rien n’est développé correctement, on devine assez rapidement que tous les éléments du roman ont été empruntés à d’autres auteurs à commencer par le flambeau kikliss élaboré par Gregory Bendford, les robots d’Isaac Asimov, les manipulateurs de Fondation, les matriarches de Dune
Le dramatis personnae est rempli de trucs intéressants :
– le cynique Mage Imperator et son héritier idéaliste
– le président crevard Basil Wencelas et ses marionnettes Frederick et Peter
– le commandant terrien conservateur, le commandant ildiran modernisateur
– les xénorarchéologues Margaret et Louis
– Jess et Tasia en quête de vengeance

Sauf que tous les personnages ont un air de déjà vu, revu et archivu car piqués chez d’autres auteurs. Pire on sent l’application des détestables techniques des ateliers d’écriture américains : on nous tient la jambe sur des centaines de pages de tirage à la ligne pour tout balancer dans les 100 dernières pour obliger le lecteur à acheter le tome suivant qui recourra à la même grosse ficelle marketing. Niveau intrigue c’est zéro originalité, et puisque l’auteur se permet de spoiler à l’avance les rebondissements : aucune surprise du début à la fin du roman et tout se devine des centaines de page à l’avance. Et que dire des romances, dignes de telenovelas de bas étage tellement c’est naïf et téléphoné ! Les twists ? Les personnages sont stéréotypés et les morts presque torchées, donc ça ne marche pas.

Et que dire des trucs qui tombent totalement à plat par pure flemmardise littéraire, genre :
« Les Ildirans sont une espèce polymorphe… comme les chiens »
« Qu’est-ce qu’un transportail ? Une porte interdimensionnelle »

Et comme d’habitude quelques grosses incohérences hollywoodiennes des familles… et des clichés qui peuvent débouler de nulle part à tout moment.

Il faut apprendre des erreurs – de préférence celles des autres.

On finit certes par se faire à cet affreux découpage en chapitre de 5 pages qui non seulement empêche d’entrer dans l’histoire puisque ni l’univers ni les personnages ne peuvent être correctement développés (on repart de zéro ou après à chaque chapitre), mais en plus nous gratifie de détestables répétitions dans les explications qui font lever les yeux au ciel. Aucune temporalité fiable ou au moins claire : entre chaque chapitre / POV il peut s’écouler plusieurs heures, jours, semaines, mois sans que cela soit mentionné ou indiqué, ce qui constitue un élément de plus qui tire l’ensemble vers le bas.

J’ai bien senti que le traducteur Laurent Genefort, grand défenseur du genre, faisait tout ce qu’il pouvait pour tirer l’ensemble vers le haut, et c’est grâce à lui que cela reste fluide et qu’on obtient un gros pavé qui se lit correctement quand même, mais à l’impossible nul n’est tenu car les lacunes sont trop importantes pour qu’on les ignore.

On se retrouve donc avec un attrape-tout de Starwars, Stargate et Starcraft recommandé par Starlog. C’est carrément le parangon de la Big Commercial Science-Fiction ! Bref, un cycle idéal pour les novices, mais qui peut vite faire rager les connaisseurs. Et c’est bien dommage car avec 3 tomes de moins je lui aurais bien laissé sa chance…

note : 4/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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