Brandon Sanderson (histoire)
Rik Hoskin (scénario)
Julius Gopez
Julius Otha
(dessin)

White Sand, tome 2

Comic, fantasy / science-fiction / Planet Opera
Publié en VF le 24/11/2019 chez Graph Zeppelin
Publié en VO en 2018 chez Dynamite Entertainment 
(« White Sand II »)

Sur la planète Taldain, les légendaires Maîtres des sables ont le pouvoir de manipuler le sable de manière spectaculaire. Mais quand ils sont massacrés dans le cadre d’un sinistre complot, le plus faible d’entre eux, Kenton est le seul survivant. Du moins, c’est ce qu’il pense. Alors que les ennemis l’assaillent de toutes parts, il constitue une alliance improbable avec Khriss, une mystérieuse jeune femme issue du côté obscur…

Pourquoi consacrer autant de travail au worldbuilding et au magicbuilding devant construite un univers exotique pour tomber aussi rapidement dans des intrigues dix-neuvièmistes aussi mainstream ? (parce que l’auteur est un littéraire abreuvé de littérature blanche dix-neuvièmeiste ?)

Alors on avait un tome 1 centré sur des Fremens shaolins disposant du pouvoir de la Force trahis par l’un des leurs au profit de leurs pires ennemis fanatiques religieux. Et dans ce tome 2, on retrouve Fenton qui passe de dernier à premier de son ordre et qui doit faire du lobbying auprès des notables de Washington, euh pardon de Kezare, pour empêcher la dissolution de leur ordre (et je vous passe le deus ex machina christique qui fait qu’il passe de super zéro à super héros). Il est assisté par son vieux pote Aarik qui sort un peu d’on ne sait où, et par la duchesse venue du Côté Obscur parce que Fenton est un homme donc a une bite donc est par nature sous-doué pour les relations sociales / tractations diplomatiques alors que Krissala est une femme donc a un vagin donc est par nature surdouée dans les relations sociales diplomatiques. Putain le « sjw » bas du front peut être aussi nul que le « suprématisme » bas du front ! Soupirs…

Entre diverses rencontres avec les chefs des juges, des artisans, les marchands, des marins, des soldats et des mendiants, Kenton simili Naruto doit affronter les provocations de Drile simili Sasuke qui comme lui veut devenir « Hokage », mais aussi les tentatives de meurtres de L’a’har qui pour devenir calife à la place du calife a promis de tuer tous les maîtres des sables (c’est ainsi que chaque semaine 8 assassins recouvert eux et leurs armements d’une substance anti-magie viennent essayer de lui faire la peau : comme c’est commode pour mettre artificiellement un super-héros magicien en danger). Bon ben, il y a des mystères puisque Fenton enquête sur les livres de comptes de son père complètement déséquilibrés (mais où est passé l’argent ?), et les motivations de Krishilla qui en voulant accomplir les volontés de son défunt fiancé cherche à percer les secrets de la magie pour vaincre le dénommé Shathram à la bonne tête de mago psycho et/ou de méchant millénaire (d’autant plus que son Bodyguard Baon a tout de l’assassin, pire qu’il semble missionné pour l’assassiner au moment opportune). To Be Continued ?

– Quand on sauve la vie d’une personne issue d’une d’une culture primitive, elle nous est redevable. Il s’agit d’une question d’honneur !
– J’ai MOI AUSSI sauvé votre vie et celle de vos amis ! Je vous ai fourni à boire alors que vous étiez assoiffe, et ensuite…
– Tu comptes les points ? C’est petit…

Le dessinateur philippin Julius Gopez et son découpage oblique perdent un petit peu en vista et en lisibilité, sans doute en raison du changement de coloriste à partir du chapitre 3. Après entre l’auteur, le scénariste et le dessinateur, je ne sais pas qui accuser d’un univers complètement bancal (sans parler des horripilants gimmicks qui yankees qui croient tout savoir mais qui ne savent rien). En effet on nous a bassiner tout le tome 1 sur la distinction entre le côté lumineux WASP barbare et fanatique et le côté obscur afro-américain civilisé et agnostique, et là entre pays, peuples, clans, tribus, confessions, castes j’en perds mon latin… Au final tout semble sorti d’un roman victorien, et tout le monde à l’eau courante sans canalisation et tout le monde à des lampes à incandescence sans électricité (chaque pièce semble avoir entre 5 et 7 ampoules pour l’éclairage entre fauteuils, canapés, buffets et tables basses), et je ne parle même du mobilier, de la vaisselle et de la décoration d’intérieure tout droit sorti de la gentry anglo-saxonne, ou pire du labo steampunk voire dieselpunk de Krisalla avec alambique, batterie, microscope et tutti quanti : putain on passe sans aucune transition d’un Mad Max fantasy à un planet opera écrit par les Sœurs Brontë. Et puis on a Aïs la femme flic issu d’un cop show des années 1980 qui a dû lâcher une mission d’investigation et d’infiltration contre le parrain de la mafia locale pour accomplir sa mission de protection, et qui demande à exfiltrer son mari et sa fille avant que le malheur arrive : putain, c’est complètement dispensable car complètement hors-sol.

Je pourrais râler contre les allégories christianistes sur les Mormons, les Évangélistes, les Méthodistes, les Baptistes, les Anabaptistes, les Quakers, les Amishs et tutti quanti, mais je m’en fous je suis athée. Non ce qui m’a fait rager c’est que le chapitre 6 soit dessiné par un tâcheron sans aucun ambition : pas de décor, pas de détails, pas de précision, le tout pour englobé dans un découpage lambda et un charadesign plus ou moins moche dans la droite lignée des dernières production Disney Comics. Les deux dessinateurs s’appellent Julius, et l’éditeur semble persuadé qu’on ne va pas voir la différence… Il va être remplacé par Fritz Casas, mais pas sûr que son style « manga » soit compatible avec le style « comics » de Julius Gopez…

note : 6/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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