Hiroki Endo
(scénario & dessin)

Éden, tome 2 :

Un Morceau de monde

(pour public averti)

Manga, science-fiction / cyberpunk 
Publié en VF en janvier 2004 chez Panini
Publié en VO entre 1997 et 2008 par Kodansha dans Afternoon (« Eden – It’s an Endless World! / エデン イッツアンエンドレスワールド »)

Un mystérieux virus ravage la population humaine, rendant la peau dure comme de la céramique et entraînant la mort. Parmi les survivants : deux enfants (Hana et Enoa), naturellement immunisés, vont se trouver emportés dans la tourmente de la guerre. Le couple va quitter la base et se lancer dans un monde ravagé qui pourtant va commencer à se reconstruire, sous la botte des militaires, après qu’un moyen de bloquer le virus ait été découvert. Une vingtaine d’années plus tard, Elijah, l’enfant du couple, doit à son tour faire face à ce monde désolé et hostile…

Dans ce tome 2, Elijah Ballard est dans son trip survivaliste quand un commando en cavale lui met la main dessus, et après l’avoir identifier décide de l’utiliser lui et Cherubim son droïde de combat reconverti en philosophe. Nous faisons la connaissance de :
– Khan Nazarbaïev, un général du Caucase qui n’a pas envie de partir en retraite et qui s’est trouvé une nouvelle cause à défendre au sein de l’organisation dénommée Nomad
– Sophia Teodores, une hackeuse grecque de génie qui s’est transféré dans un corps de métal et de plastique (et donc en lolita, parce que Japon)
– Kenji Asai, un ancien yakuza japonais, à peine sorti de l’adolescence mais déjà expert en armes blanche (on dirait Ryo Saeba quand il était un combattant de la liberté en Amérique Centrale)
– Wycliffe, un ancien soldat antillais expert en explosifs

En chemin le groupe nettoie une base de guérilleros, et récupère les prostituées contre leur gré Helena et Cachua. Ce faisant ils permettent aux troupes du Propater de retrouver leurs traces, et ils se retranchent dans les ruines de Cuzco après avoir miné l’ancienne forteresse inca de Saqsaywaman qui y mène. Tandis sur Sophia se livre à une guerre numérique avec Travis une ancienne connaissance qui a rallié le camp ennemi, tout le monde doit participer à la boucherie pour massacrer tout ce qui leur est envoyé… To Be Continued…

– Avoir la foi, ce n’est pas être dépendante ! Avoir la foi, c’est une façon de dire « merci » à la nature en agissant bien !
– J’ai grandi en ville. Tes histoire de nature, ça me dépasse !

On nous balance toute la misère du monde dans la gueule avec une crudité et une violence rarement atteinte. Le droit de quota de flashback nous montrant comment Elia Ballard a été séparé de sa famille est tout aussi cru et violent, mais il permet au moins de s’orienter car pour le reste…

On nous parle de guerre et de front, avec domination, exploitation, ségrégation et épuration ethnique. Mais où, quand, comment c’est vachement flou hein. Alors le mangaka s’inspire de la réalité avec des rebelles qui à force de se financer par l’impôt révolutionnaire et le trafic de drogue sont plus des bandits que des combattants de la liberté. Sinon on a le Nomad, le Propater, les territoires « gnostiques » et les territoires « agnostiques » : Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Quelles sont les forces en présence et les enjeux du conflit ? Je n’ai rien contre les MacGuffin (ici le Propater poursuivant le Nomad qui s’est emparé d’un truc vachement important qu’il veut mettre en lieu sûr en passant la frontière), mais ici l’auteur ne lâche aucune explication. Et faudra attendre plusieurs tomes pour comprendre l’univers et ses enjeux avec des informations transmises au compte-gouttes. C’est quand même assez nul comme procédé : on voudrait exclure le plus grand nombre de la lecture de son œuvre qu’on ne s’y prendrait pas autrement…

note : 7+/10

Alfaric

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