Sylvain Runberg (scénario)
Boris Talijancic (dessin)

Hammerfall, tome 1

La Peine du Serpent

Bande dessinée, histoire / fantasy 
Publié en avril 2007 chez Dupuis

Le jour de son mariage, le clan de Harald Larsson est attaqué et emmené en esclavage. La saga de sa vengeance se confondra avec le combat des Vikings et des Francs, de leurs deux mondes, leurs deux civilisations, leurs deux religions. C’est durant l’automne 794 que la destinée de Harald Larsson bascule : sa famille et son clan sont attaqués et massacrés ou réduits en esclavage, le jour même où il devait se marier avec la merveilleuse Lina. Bjorn le Beau, son ravisseur, est un svear (un viking) banni par les siens, qui semble revenu pour se venger du clan Larsson. Dès lors, Harald n’a plus qu’un seul but : reconquérir sa liberté, retrouver sa fiancée et venger l’honneur de sa famille. Des rudes hivers scandinaves, que les svears appellent la Peine du serpent, aux murailles de Rome ou aux forteresses d’Aix-la-Chapelle, le jeune homme devra surmonter maintes épreuves, imposées par des hommes ou des dieux… Sa tragique histoire d’amour se liera au destin d’une Europe naissante. Car derrière le sanguinaire Björn le Beau plane l’ombre d’un faiseur d’empire nommé Charlemagne.

Je suis vraiment embêté pour parler de cette bande dessinée. J’ai bien senti que le scénariste belge Sylvain Runberg avait vraiment envie de nous faire entrer dans son univers et son histoire, j’ai bien senti que le dessinateur croate Boris Talijancic, assisté aux couleurs par Irène Häfliger, avait essayé de s’appliquer sur ses dessins entre académisme et modernité. Pourtant tout cela ne m’a vraiment pas emballé et j’ai trouvé que les tomes de 56 pages étaient longs sans être remplis pour autant. J’en attendais peut-être trop au vu des superbes couvertures de Nicolas Fructus… (Ouais généralement quand le dessinateur du contenant n’est pas le même que celui du contenu, c’est mauvais signe !)

Les auteurs veulent nous raconter la confrontation du monde franc et chrétien à l’univers viking et païen. Aux débats des things scandinaves on oppose donc les intrigues de cour carolingiennes. Entre ces deux mondes la curieuse expédition mercenaire commandée par Charlemagne et dirigée par le guerrier Björn le Beau et le prêtre Arno de Salzbourg, en quête des reliques de Joseph d’Arimathie détenues par Ulf le Blanc… Et cela aurait pu être très bien sauf qu’on multiplie les personnages qui n’amènent pas grand-chose à l’histoire principale et que les aspects historiques comme fantastique ne sont ni vraiment mariés ni vraiment exploitées.

A l’image de J.R.R. Tolkien qui avait créé les Terres du Milieu en mélangeant sagas germaniques/scandinaves et Histoire du Haut Moyen-Âge (ben oui, le Gondor c’est Byzance !), autant y aller plein pot et faire de l’uchronie fantastique à partir des chansons de geste carolingiennes !
Je me fais peut-être un film, mais j’ai vraiment du mal avec les auteurs belges qui n’arrivent pas à trouver et à faire aboutir de nouvelles voies (parce entre ceux qui débutent excellemment des séries pour ensuite les poursuivre par-dessus la jambe, ceux qui enquillent les diptyques ou les arcs sans aucune cohérence d’ensemble ou ceux qui ne parviennent pas à faire décoller leurs séries trop plan-plan ou trop datées… Ce n’est pas toujours facile de s’éclater !)

– Björn savourait cette première victoire, l’âme nourrir d’une haine silencieuse. A la tête de cette troupe où Swears, Francs et Saxons se mêlaient, il entamait sa longue marche vers la gloire… Ce jour-là, la plus étrange des guerres de venait de commencer. Et moi, Arno de Salzbourg, allait en être le témoin privilégié.

Ce tome 1 commence par le récit de l’attaque par les Hommes du Nord du monastère de Jarrow en 794. Un classique pour qui connaît l’histoire viking. Puis on enchaîne sur une histoire de vengeance (celle de Björn le Beau), une histoire d’amour contrarié (celle d’Harald et Lina) et une histoire d’esclaves cherchant à recouvrer la liberté… C’est grosso modo ce qu’on trouve dans tous les récits de vikings depuis que le monde est monde (pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez voir ou revoir l’excellent film réalisé par Richard Fleischer en 1958 : Les Vikings).

Mais originalité n’est pas synonyme de qualité, et le classicisme n’a jamais été un problème en soi. Sauf qu’ici si les dessins sont satisfaisants, la mise en scène et le découpage sont eux sans aucune prise de risque : on a bien du mal à ressentir le souffle de l’aventure ! Au final scénario classique + graphismes convenus = ouais, bof…

Les dernières pages relancent le truc en introduisant des éléments fantastiques : un inconnu détenteur de pouvoirs surnaturels et le peuple non-humain des Skanes adorateurs d’Ymir… Cela va peut-être décoller !

note : 5/10

Alfaric

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