Drenaï, tome 7 :

La Légende de Marche-Mort

Roman, fantasy / heroic fantasy
Publié le 29 septembre 2005

J’ai lu tous les Gemmell. Je les ai tous adorés : celui-ci ne fait pas exception à la règle ! Une fois encore le regretté David Gemmell mélange habillement péplum et western. le scénario semble initialement prétexte à la juxtaposition de divers éléments : par un concours de circonstances Druss participe à des Jeux Olympiques, et part en territoire nadir à la quête d’un artefact qui pourrait sauver la vie de celui qui a prit un mauvais coup pour lui… pour se retrouver coincé entre nomades nadirs et soldats gulgothirs tandis que Garen Tsen se creuse les méninges pour se débarrasser de son encombrante marionnette tout en conservant argent, pouvoir et privilèges si patiemment mais si bien mal acquis.

Mais c’est sans compter sur le talent de l’auteur qui parvient à insuffler de l’ambiance du suspens et du souffle à tout cela ! Comment ? En racontant une des plus vieilles histoires du monde : peu contre beaucoup !
On pourrait diviser le roman en 3 tiers :
1er tiers : un péplum où sent planer sur Gulgothir les ombres de Caligula, de Néron et de leurs courtisans narcissiques.
2e tiers : un western turco-mongol (un eastern donc) où Talisman et Druss chevauchent dans les steppes infinies
Les feux de la révolte couvent chez les Nadirs encouragés par Talisman, tandis que le général Gargan se lance dans une violente expédition punitive qui fleure bon le racisme… Vous remplacez Gulgothirs par Yankees et Nadirs par Amérindiens et… bon vous voyez où je veux en venir (voir ci-dessous) !
3e tiers : un récit de high fantasy avec quêtes chamaniques et batailles épiques… Entre drames et exploits héroïques, inspirés par la détermination sans faille de Druss et Talisman, les courageux Nadir transforment le massacre de Wounded Knee en bataille de Little Big Horn. Freedom quoi !!! Comme bien souvent des sentiments de déjà vu mais c’est cool quand même !

Lorsque la guerre ou la menace d’une guerre point à l’horizon, le peuple vénère le guerrier. Une fois que la tempête est passée il est oublié ou méprisé. Cela ne change jamais.

Une fois encore une pléiade de personnages secondaires assez poignants qui constituent autant d’étoiles filantes : le lutteur Klay, à mi chemin entre Mohammed Ali (de son vrai nom Cassius Clay) et Mère Thérésa, l’antiquaire résistant, le paria nostalgique, le patriarche bravache qui veut partir avec panache, le général bouffé par le chagrin et la haine, l’officier humaniste, le claustrophobe misanthrope, le chaman sadique à opposer au chaman idéaliste, les fantômes romantiques du conquérant et de la reine-sorcière…

On pourra regretter encore une fois que tout s’achève par un peu facilement avec en prime un épilogue bien ambivalent : des milliers d’individus ont risqué et perdu leur vie mais plus les choses changent et plus elles restent les mêmes…
Certes Premian échappe au châtiment divin, mais la grosse ordure carriériste qui a prospéré sur le malheur des uns et des autres est non seulement épargnée mais en plus promue en ayant réussi à se faire passer pour l’homme providentiel ! VDM dans un MDM. Les sacrifices des héros nadirs sont récupérés par un énième homo crevaricus qui ne croit qu’en une seule cause : la sienne ! (fort heureusement, la justice immanente veille au grain : le monde va trembler devant Ulric dans « Légende » !)

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ? [ratingwidget post_id=2832]

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