Saverio Tenuta
(scénario & dessin)

La Légende des Nuées Écarlates, tome 1 :

La Ville qui parle au ciel

Bande dessinée, fantasy
Publié le 27 septembre 2006 chez Les Humanoïdes Associés

Les samouraïs n’acceptent pas les instruments de bambou pour leur entraînement. Seules les vraies lames parce qu’elles sont mortelles peuvent atteindre la vérité. Et l’enseignement d’un guerrier est basé sur la recherche d’un instant crucial, cette étincelle fugitive qui au combat décide de la vie et de la mort. Le coup d’épée unique et foudroyant qui fait s’écouler le sang à terre et emporte la vie dans sa pluie écarlate. Peu importe qui sera le vainqueur et qui sera le vaincu. Seul compte ce moment décisif.

Entre conte de fée extrême-oriental et tragédie occidentale, La Légende des Nuées Écarlates c’est un peu Monoke Hime version grimdark (il ne manque plus que le cul et l’humour absurde pour se retrouver avec une version à la Alejandro Jodorowsky). L’artiste italien Saverio Tenuta nous raconte la damnation et la rédemption d’un monde et travers celles de ses personnages. Le rapide dramatis personae initial comme la division en « actes » renforce le côté très théâtral du récit :
– tout tourne autour du relationship drama d’une poignée de personnages dont les sentiments contradictoires forment le cœur du récit (avec pas mal d’incohérences, mais je ne vais pas griller toutes mes cartouches d’un coup)
– les tenants est aboutissants de l’univers sont cantonnés au rôle de toile de fond, car la lutte entre un pouvoir de plus en plus abject et un peuple de plus en plus rebelle est traité hors-champ plus qu’autre chose
– les dessins forment carrément les décors du récit (pas fan du charadesgin, mais la colorisation est tellement réussie qu’on est emporté par l’ambiance de l’ensemble)

Nous sommes dans un Japon fantasmé frappé par un hiver éternel avec une glace qui ne cesse d’avancer, et seule résiste la capital située au pied d’un volcan et les autorités sont la seule défense entre la population et les loups géants venimeux qui attaquent encore en encore les derniers îlots d’humanité grâce aux phalanges démembreloup équipées d’armes à feu. Selon la théorie du choc si chère aux élites autoproclamées et à la ploutocratie mondialisée, on en profite évidemment pour mettre en place une tyrannie de plus en plus abjecte avec la bénédiction d’un pouvoir de plus en plus méprisé car de plus en plus taré (toute ressemblance avec cette saloperie de macronie est purement fortuite, encore que comme chacun le sait les mêmes causes produisent les mêmes effets).

L’auteur semble parfaitement savoir où il va en mélangeant contes, légendes, mythologie et grande tragédie, l’univers servant de « plot device » au relationship drama qu’il veut développer. Mais au final c’est loin d’être clair hein, et ça tire toute la série vers le bas alors que les graphismes les tirent clairement vers le haut… Ah ça oui, on peux faire une liste des questions sans réponses voire des incohérences en bonnes et dues formes…

La vie est comme un poème, elle ne se répète jamais mais elle recourt souvent à la rime.

Dans ce tome 1 intitulé La Ville qui parle au ciel est clairement un tome d’exposition, et nous faisons la connaissance de Raido Caym, rônin borgne, manchot, amnésique, et tourmenté par toutes les voix issues de son passé qu’il parvient à oublier pendant les spectacles de la jeune marionnettiste Meiki dont les récits ne plaisent pas, mais alors pas du tout au pouvoir en place… L’un est l’autre sont sauvés par une attaque d’Izunas, des loups géants (venimeux ou pas venimeux en fonction du scénario) qui déclenche un droit de quota de flashbacks. Raido est hantée par les épées surnommés « Nuées Écarlates » qui lui ont été volées par le Général Fudo qui lui a aussi pris un bras un œil. Le personnage principal retrouve la mémoire et cela déclenche inéluctablement la série d’événements qui va tout changer… To Be Continued !

note : 7+/10

Alfaric

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