Ran Kuze
(scénario & dessin)
d’après Level-5

Ni no Kuni : L’Héritier de la Lumière et le Prince Chat, tome 1

Manga, fantasy / portal fantasy
Publié en VF le 03 septembre 2020 chez Mana Books
Publié en VO en 2019 par Kodansha dans Bessatsu Shounen Magazine (« 二ノ国 »)

Pour Tasuku Arisawa, la vie tourne autour du club de Kendo, dans lequel il est très engagé, et de son petit frère Tsubasa, la seule famille qu’il lui reste depuis la mort de leurs parents. Un jour, un mystérieux homme vêtu de noir l’attaque, et le lycéen se retrouve projeté dans le monde parallèle de Ni No Kuni ! Les habitants de ce royaume enchanteur – où la magie est omniprésente – semblent voir en Tasuku un sauveur destiné à triompher du belliqueux roi Sham et de sa horde de démons… Mais quels secrets se cachent réellement à Ni No Kuni ?

Avant de commencer de donner mon avis, je dois signaler que je connais ni le jeu vidéo du studio Level-5 ni le film d’animation du studio Ghibli qui en est tiré.

On nous présente initialement Tasuku Arisawa lycéen champion de kendo, ouvertement gaga de son petit frère Tsubasa et secrètement amoureux de son amie d’enfance Asuka. Il est chef de famille depuis la mort de leur parent dans un accident de la route donc première grosse suspension d’incrédulité. Quelle que soit la médiocrité des services sociaux occidentaux, aucun d’entre eux ne laisserait la garde d’un mineur à un autre mineur ! Jouer de la corde sensible avec un héros adolescent orphelin c’est un classique cliché certes, mais travestir la réalité pour en caser un voilà bien les grosses ficelles du genre isekai, alias la Portal Fantasy eco+. Car oui un mec vêtu de noir déboule de nulle part pour emmener notre héros adolescente orphelin dans l’autre monde de Ni no Kuni…

Décidément, l’attachement que les puissants portent au trône est quelque chose de terrifiant.

Il est immédiatement confronté à Sham le mago psycho local et ses créatures de la nuit dans un monde médiéval fantastique à la Dragon Quest (autrement dit le B.A. BA du JRPG fantasy). Son ravisseur est le Prince Chat déchu Rosso de Carabas (et forcément il est allergique aux chats dans un monde et un récit où les hommes-chats ont un rôle important : oh, ça alors !), qui défend le royaume en état de siège d’Al-Mameuh gouverné par la princesse Miyako (sosie d’Asuka en beaucoup plus sexy : oh, ça alors !). Tasuku Arisawa s’avère être un élu voire l’élu (oh, ça alors !). Et pour vaincre le boss de fin il s’entraîne à l’épée avec Rosso et à l’antimagie avec Miyako (oh, ça alors !). Car le boss de fin a un point faible, et il faut infiltrer sa forteresse une nuit de pleine lune pour l’exploiter (oh, ça alors !)…

C’est globalement sympa, peut-être parce que les graphismes de Ran Kuze sont clairs et soignés. Cela aurait pu être super convenu, ce qui n’est pas nécessairement un défaut car « originalité » n’est nullement synonyme de « qualité », mais on développe le concept des « Noirs Portraits » qui donne de l’intérêt à ce récit résolument Portal Fantasy. Comme dans le double univers de Manon Fargetton dans L’Héritage des Rois Passeurs, chacun semble posséder un alter ego dans l’autre monde et si l’un d’entre eux meurt c’est la tombe pour deux individus. Cela amène un twist oufissime mais aussi une incohérence sans nom (mais comme la série ne fait que 2 tomes, on peut se lancer sans risquer un accident industriel de type « Bleach »).

ATTENTION SPOILERS Rosso de Carabas en a rien à faire du bien et du mal, de la tyrannie et de la liberté. Ce qui l’intéresse c’est de récupérer son trône volé par le Sham le mago psycho, et c’est ainsi qu’il force Tasuku Arisawa à tuer le Noir Portrait de son frère bien aimé avant de le renvoyer dans son monde affronter les conséquence de la réalité. OK, mais pourquoi s’emmerder à traverser un monde, enlever un mec pour le ramener dans son monde, l’entraîner à l’épée et à la sorcellerie, monter une opération commando très risquée, et livrer un combat épique contre un sorcier expérimenté, alors qu’il suffisait de tuer un enfant sans défense dans l’autre monde ? Ce n’est pas comme si le personnage se réclamait du fameux « la fin justifie les moyens »… Raison scénaristique sans doute… FIN SPOILERS

note : 6/10

Alfaric

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