Shinobu Ohtaka
(scénario & dessin)

Orient : Samourai Quest, tome 4

Manga, uchronie / fantasy
Publié en VF le 14 octobre 2020 chez Pika
Publié en VO à partir de 2018 par Kodansha dans le Shuukan Shounen Magazine (« オリエント»)

Le clan Kanemaki s’étoffe ! Le seigneur Kosameda vaincu, Tsugumi se joint à Musashi et Kojirô dans leur aventure. Tandis qu’ils font route vers un nouveau kishin, Musashi rencontre un bushi vagabond qui lui révèle la puissance des « sabres kitetsu », l’arme ultime contre les oni ! Décidés à s’en procurer, Musashi et Kojirô profitent de la vente aux enchère organisés à Daitô, la ville minière ciblée par le kishin, pour s’en procurer. Mais, pour cela, il leur faut se soumettre à « l’épreuve du sabre ». Or, si celle-ci semble en bonne voie pour Kojirô, il est loin d’en être de même pour Musashi…​

Dans ce tome tome, les choses se décantent et c’est pas mal du tout…

J’aime les auteurs qui ont de la suite dans leur imaginaire !
Shinobu Ohtaka reprend beaucoup d’éléments du magicbuilding de Magi : les kishin remplace les djinns, il faut s’en emparer de leurs pouvoirs n’ont en conquérant un labyrinthe mais plus simplement en les tuant, on retrouve un système de magies colorées à la Magic The Gathering, et on retrouve la course aux armements et la compétition pour être le maître du monde…

Au final on a des combats blockbusteriens avec des techniques de grosbills à la Saint Seiya ou Dragon Ball. La mangaka envoie du bois et c’est toujours stylé. En ça devient très stylé avec l’extraverti Shirô Inukai et l’introvertie Nanao Inusaka, chasseurs de sabres déguisés en prêtres à la recherche de « la déesse d’obsidienne ». Le psychopathe manipulateur (il y en avait un paquet dans Magi) s’élance à la poursuite des bushis qui eux-mêmes se sont élancés sur le Mont Daitô à la poursuite du « Kishin Bleu »… Parmi eux Kojirô qui a réussi l’épreuve du sabre, mais pas Musashi qui a échoué et qui voit ses rêves s’effondrer et qui craint de redevenir un paria de la société…

Jurer fidélité et loyauté à l’égard de tout ce qui compte à ses yeux, sans jamais trahir. C’est ça, l’esprit d’un bushi !

J’aime les auteurs qui ont de la suite dans leurs idées !
Shinobu Ohtaka continue de développer la même caractérisation et le même relationship drama dans toutes ses séries avec une finesse psychotique qui confine à la psychiatrie. Le Japon est un pays d’enfants uniques, où entre verticalisation et respect des conventions les individus sont écrasés entre l’enclume de l’estime de soi et le marteau du regard des autres (surtout avec le harcèlement moral qui est un sport national toléré voire encouragé prétendument au nom de la cohésion sociale). Car si l’enfer c’est les autres, il n’y a parfois pas de pire purgatoire que le soi…

C’est manière terrifiante et éprouvante que la mangaka détail par le menu les souffrances du jeune Musashi orphelin mis au ban de la société parce qu’il refuse de haïr ceux qu’on lui a dit de haïr. On mesure le calvaire passé, présent et à venir de ceux qui ont grandi, grandissent et vont grandi dans un environnement toxique qui divise le monde en « purs » et « impurs » (suprématistes, intégristes, fondamentalistes et tutti quanti). Musashi a été la bouée de secours de Kojirô, mais qui sera la bouée de secours de Musashi ? Soumis à des choix cornéliens alors que tout s’effondre autour de lui et qu’il doit se battre pour sa vie, il fait le choix de marcher dans les pas du père de Kojirô, son père de substitution lui : l’esprit d’un bushi c’est jurer fidélité et loyauté à l’égard de tout ce qui compte à ses yeux, sans jamais trahir. Et pour Musashi il est hors de question de trahir son frère Koijirô menacé par les chasseurs de sabres du clan sans nom. To Be Continued !

Dommage que ça reste plombé par le fait qu’il faut tuer un kishin pour obtenir un arme capable de vaincre un kishin, d’autant plus qu’on a bien précisé qu’il n’y en avait qu’une centaine alors que les bushis équipés de sabres kitetsu semblent légions dans des clans qui semblent légions (ça et les streums vidéoludiques qui semblent sortir d’un mauvais de Bleach)…

note : 6,5/10

Alfaric

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