Kaiu Shirai (scénario)
Posuka Demizu (dessin)

The Promised Neverland, tome 15

Manga, SFFF / thriller
Publié en VF le 19 août 2020 chez Kazé
Publié en VO entre août 2016 et juin 2020 par la Shūeisha dans le Weekly Shōnen Jump (« 約束のネバーランド / Yakusoku no Nebārando »)

Le plan consistant à exterminer tous les démons pour libérer les humains est en marche. Afin de le mettre à exécution, le nouveau William Minerva est prêt à nouer les alliances les terribles ! Au fond d’elle, Emma doute de cette solution sanglante qui va à l’encontre de ses principes. Parviendra-elle à convaincre celui qui est devenu le « Boss » d’opter pour une alternative pacifique ?

Dans ce tome 15 force est de constater que si l’homme serait un loup pour l’homme, le démon serait aussi un loup pour les démons (j’utilise le conditionnel car il y a toujours des abrutis qui prennent leur cas personnel pour une généralité universelle)…

Le nouveau William Minerva pense que la fin justifie tous les moyens, car il veut se salir les mains pour que celle des autres restent pures, c’est donc tout naturellement qu’il s’allie avec tous les mécontents de la ploutocratie démoniaque car « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Mais dans l’histoire des révolutions personne n’est dupe et c’est à qui trahira l’autre en premier pour réaliser une hécatombe ! Il s’oppose naturellement à Emma qui malgré tout ce qu’elle a vécu croit encore dur comme fer qu’une « coexistence pacifique » est possible entre humains et démons (parce que l’autre est forcément le reflet de soi-même, et que soi-même est forcément le reflet de l’autre : nous devons tous apprendre à vivre comme frères ou à mourir comme des idiots). C’est là qu’on réactive tout le côté fantasy de l’intrigue avec Emma qui part en quête d’une 3e voie en suivant les indices laissés par les prophéties du temps passé, tandis que le nouveau William Minerva fait avancer son agenda…

Dans le « vachement bien » que les vrais auteurs connaissent bien, comme dans la vraie vie les personnages doivent faire évoluer l’univers et l’univers doit faire évoluer les personnages. Je suis donc obligé de faire un aparté sur le relationship drama en ZONE SPOILERS :
C’est à ce point du récit qu’on se rend compte que la dynamique de groupe entre les trois mousquetaire de Grace Field House est super bien fichu. Au départ Norman qui était autant émotionnel que rationnel faisait le médiateur entre Emma qui faisait passer les émotions avant la raison en voulant sauver tout le monde et Ray qui faisait passer la raison avant les émotions en voulant ne sauver que ceux qui pouvaient l’être selon ses propres critères. Malgré tout ce qu’elle a vécu Emma est restée fidèle à elle-même, alors que Norman qui a vécu toutes les horreurs de la Ferme Lambda s’est radicalisé quand ses émotions l’ont débordé pour devenir un être de pur raison. L’équilibre est conservé par Ray qui suit le chemin inverse de Norman : lui qui ne jurait que par la raison a finalement appris les émotions au fur à mesure des événements tragiques qu’il a vécu, le catalyseur étant sa rencontre avec Yugo était son alter ego adulte qui lui a montré qu’une vie égoïste dénuée d’émotion était une impasse autodestructrice… C’est donc tout naturellement que c’est désormais lui le médiateur entre Emma et Norman : il l’accompagne dans sa quête pour qu’elle devienne une nouvelle Héroïne aux mille et un visages (et oui les féministes 2.0, un schéma universel marche quel que soit le sexe ou le genre n’en déplaise à votre communautarisme mortifère), avant que Norman ne mette en application ses games of thrones pour réaliser par vengeance un nouveau génocide (et oui les anti-racistes 2.0, un schéma universel marche quel que soit la religion ou la couleur de peau n’en déplaise à votre communautarisme mortifère)…

Une fois que la haine est ancrée, elle ne disparaît pas, elle enfle et se propage… C’est une réaction en chaîne incontrôlable.

Mais c’est pas fini, les auteurs développent encore plein de trucs vachement bien !

– Malgré tout ce qu’ils ont vécu les évadés de Grace Field House et les survivants de Goldy Pond conservent encore espoir en un avenir de paix, alors que les cobayes de la Ferme Lambda et tous ceux qu’ils ont libérés se sont sont radicalisés au point de vouloir une guerre généralisée. Est-ce que leur radicalisation les met en dehors de portée du pardon et de la rédemption ? Les voies du seigneur sont impénétrables…

– On nous présente les autorités démoniaques avec une famille royale et 5 grandes familles aristocratiques gouvernant leur peuple au nom d’un empereur dont il ne faut pas nommer le nom… Cela enrichi le background de la série, mais surtout cela enrichi aussi le message antispéciste de la série comme le message antisystème de la série (n’en déplaisent aux écologistes 2.0 et aux anarchistes 2.0). Les démons sont forcés de manger de la chaire humaine pour conserver leur intégrité physique et morale, mais l’élite démoniaque est libéré de cette malédiction : d’un côté elle continue de dévorer des humains par pur plaisir parce qu’elle est constituée de gros connards suprématistes, mais en plus elle maintient son propre peuple en esclavage en organisant la pénurie d’une ressource vitale pour lui et inutile pour elle (remplacez « chair humaine » par « l’argent, encore l’argent, et toujours l’argent » et vous verrez une critique au vitriol de notre Monde De Merde si bien défendu par la macronie de nos couilles / ovaires). Le jour où on pendra les derniers milliardaires avec les tripes des derniers banquiers et des derniers politiciens, je pourrais bien être de ceux qui applaudiraient des deux mains…

Alors qu’Emma et Ray sont confrontés au labyrinthe de l’empereur des démons, Mujika la mutante maudite qui aurait la solution devient l’objet de convoitise de toutes les factions. Plus que jamais, ce thriller SFFF est To Be Continued !

note : 8/10

Alfaric

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