Tetsuo Hara
(scénario & dessin)
supervisé par Buronson

Sôten no Ken,

tome 2

Manga, histoire / arts martiaux 
Publié en VF en 2004 par Panini Comics, republié en décembre 2021 par Mangetsu
Publié en VO entre 2001 et 2010 par Shinchosha dans Shuukan Comic Bunch (« Souten no Ken / 蒼天の拳 »)

Après avoir appris la mort de ses camarades de la main de l’Union du Pavot Sanglant, Kenshirô retourne à Shanghai pour s’engager dans une guerre sans merci contre les membres de l’organisation. première étape : venger son penyou Ye, qui n’est plus que l’ombre de lui-même après avoir été mutilé par Goran, le poulain de Huang Xifei, troisième lieutenant de l’Union. Grâce aux informations extorquées à un prêtre corrompu, Kenshirô se rend donc aux jeux de la mort en compagnie de Ye et de son fils, prêt à en découdre. Mais d’autres combattantes que Goran l’attendent de pied ferme, tapis dans l’ombre…

Dans cette 2e intégrale toujours pleine de références aux films de Bébel l’Immortel Yanwang le Roi des Enfers alias Kenshiro Kasumi l’héritier du Hokuto Shinken est toujours à Shanghai pour péter des gueules. Et sa première victime désignée est Huang Xifei, qu’il compte exploser en public au « Nouveau Monde », salle de spectacle préférée du nouveau gouverneur de la concession française. Il prend la place de Yè, ancien porte-flingue mutilé et défiguré du le Syndicat de Jade, et il monte sur le ring pour mettre la misère à Goran, légionnaire néo-calédonien qui a passé pas mal de temps à Bangkok pour maîtriser les arcanes du Muay-thaï. Car tout cela n’est que la mise en scène… Les vieux briscards auront reconnu un hommage à une scène culte de l’Arc Salamandar dans la saga culte Space Advenure Cobra !

Kenshiro se fait deux fois sauver la mise, par Charles de Guise qui empêche Yè de se faire sauter avec tout le bâtiment, et toujours par Charles de Guise qui ordonne aux troupes françaises d’observer une stricte neutralité entre le Roi des Enfers et l’Union du Pavot Sanglant. Amateurs et pratiquant des arts martiaux, Charles de Guise le chef des services de renseignements français espèrent côtoyer Kenshiro suffisamment longtemps pour percer les secrets du Hokuto Shinken et rétablir l’ordre à Shanghai. Mais cela ne l’empêche pas de lui filer plus que des coups de mains et d’intervenir régulièrement en sa saveur.

Mais ce qui est génial, c’est que le personnage est un hommage au bretteur Jean-Pierre Polnareff dans la saga JoJo’s Bizarre Adventure de son pote Hirohiko Araki, qui lui-même était une parodie du héros justicier Rei dans la saga Hokuto no Ken de son pote Tetsuo Hara. La boucle est-elle bouclée, ou les deux compères sont-ils capables d’aller encore plus loin dans les hommages croisés ?

L’ambition peut rendre les hommes fous.

Avec la mort bien violente et bien sanglante de Huang Xifei, tout Shanghai est au courant du retour du Roi des Enfers dont la tête est mise à prix à deux millions de yuans. Mais Kenshiro en a rien à faire, il compte renouer avec Yáng Měi-Yù l’ancienne amante de Pān Guāng-Lín pour remonter la piste de l’affreux Wú Dōng-Lái qui a toujours voulu se l’approprier et qui commence à flipper à sa race au point de dégommer ses serviteurs les uns après les autres dans ses délires paranoïques…

C’est là que Kenshiro apprend de Charles de Guise que son camarade ancien leader du Syndicat de Jade est toujours en vie. Buronson et Tetsuo Hara ne peuvent pas s’empêcher d’en faire une figure christique, sauf que la crucifixion est remplacé par un supplice chinois (on laisse une horde de rat dévorer ses jambes centimètres par centimètres depuis des mois et des mois)…

Et notre héros fait venir Wú Dōng-Lái au Grand Théâtre à la cérémonie d’anniversaire de Yáng Měi-Yù, car il sait que son garde du corps sera là. En effet Lingwang, le Roi des Spectres héritier du Hokuto Sonkaken* ne manque pas l’occasion de rencontrer son vis-à-vis, et leur première confrontation se résulte par un match nul chaque combattant perdant l’usage d’un bras. Fin limier, Kenshiro trouve tout de suit où Pān Guāng-Lín est détenu mais il doit le délivrer avant que Wú Dōng-Lái et Lingwang ne rentrent au bercail… To Be Continued !

Dans la typologie des antagonismes des univers de Tetsuo Hara, il y a les méchants classieux, les méchants tourmentés, les méchants sadiques et fiers de l’être, et les méchants cartoonesque et / ou grotesque. Le gros problème que pour l’instant on fait vraiment trop la part belle à cette dernière catégorie et cela nuit clairement à l’ensemble. Mais c’est compensé par des droits de quotas de flashbacks plein de guerres, de jalousies, de vengeances et d’amours impossibles que n’auraient pas renié Eschyle, Euripide et Sophocle !

* Rappelons que le Hokuto est né durant la période des Trois Royaumes et possèdent donc fatalement trois branches… Après on se demandera comment sa branche principale a émigré au Japon pour être maîtrisée par des artistes martiaux japonais…

note : 7,5/10

Alfaric

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