Tetsuo Hara
(scénario & dessin)
supervisé par Buronson

Sôten no Ken,

tome 3

Manga, histoire / arts martiaux 
Publié en VF en 2004 par Panini Comics, republié en avril 2021 par Mangetsu
Publié en VO entre 2001 et 2010 par Shinchosha dans Shuukan Comic Bunch (« Souten no Ken / 蒼天の拳 »)

Alors que tous le croyaient mort depuis des mois, Kenshirô a finalement retrouvé son camarade de toujours, Pan Guanglin. Enfermé dans d’horribles geôles et livré en pâture aux rats, il a frôlé la mort, mais son retour pourrait sonner le renaissance du Syndicat de Jade. Tout n’est pas si rose pour autant, car Kenshirô a toujours des comptes à régler avec Lingwang, le maître du Hokuto Sonkaken. Après un duel sans merci où chacun y a laissé un bras, les deux combattants se retrouvent à l’hôtel de la paix pour en découdre. Mais cette nouvelle confrontation promet une surprise de taille à Kenshirô…

Dans ce tome 3, d’un côté on l’affrontement au somment entre le Roi des Enfers et le Roi des Spectres, héritiers de branches différentes du Hokuto (le Hokuto Shinken et le Hokuto Sonkaken). On retrouve tout le pathos de l’artiste martial qui se dévoue corps et âme pour devenir le plus fort quitte à mettre en danger sa santé physique et sa santé mentale, le sifu qui se dévoue pour le ramener à la raison, l’élève qui tue le maître, qui culpabilise et qui conscient de son état et de ses crimes est prêt à tout pour partir en beauté avant de crever. Pour ne rien gâcher on rajoute un triangle amoureux puisque les deux héritiers du Hokuto étaient amoureux de la même femme… (donc les deux ennemis finissent fatalement par devenir amis quand l’un des deux finit par être rattrapé par la mort)

D’un autre côté, on a Charles de Guise des services de renseignements français qui aide le chef Pan à « revenir d’entre les morts » pour organiser la renaissance du Syndicat de Jade. On est dans le récit de mafia, il y a plein de clins d’œil aux polars hongkongais donc aux polars de la Nouvelle Vague française et c’est très cool. Je pense aussi à la grande réunion du Syndicat de Jade, où le chef Pan explique qu’il faut toujours jouer pour l’équipe (Al Capone dans Les Incorruptibles de Brian de Palma, les vrais savent). Les deux hommes veulent purger la ville de Shanghai, et ils commencent par la concession française, l’un en nettoyant les raclures dans rues, l’autre en nettoyant les belles pourritures dans leurs beaux bureaux…

Il faut connaître ses limites. Quand on cherche querelle à plus gros que soi, on risque d’y laisser des plumes !

Tout cela aurait pu et aurait dû être très bien, mais il y a malheureusement le running gag du méchant cartoonesque avec sa perruque en fer qui ne veut pas qu’on parle de sa perruque en fer calqué sur le méchant de la séquence précédente. Ce n’est pas du comic relief, c’est juste lourd, et de plus en plus lourd à chacune de ses apparitions. Et pour ne rien gâcher l’humour marche d’autant moins bien qu’il est accompagné d’ultraviolence… Vivement qu’on passe à des méchants charismatiques et non pathétiques, et c’est peut-être le cas avec le bellâtre (voire queutard) Zhang Taiyan, n°2 de l’Union du Pavot Sanglant qui maîtrise le Hokuto Sôkaken !

Autre espoir de voir Tetsuo Hara se limiter dans ses excentricités, la convergence de plusieurs personnages qui veulent faire de Shanghai une ville internationale accueillant tous les apatrides de la Terre, histoire de contrer tous les amis d’Adof Hitler et de Boris Johnson. Donc un industriel japonais, un chef de clan nomade et une intrépide héroïne rebelle que notre héros aurait bien du mal à reconnaître joignent leurs efforts. Si on rajoute Charles de Guise qui œuvre dans le même sens depuis ce que les nazis ont fait à sa sœur, ce peut donner quelque chose de très intéressant une fois qu’on en aura terminé avec la guerre des gangs entre le Syndicat de Jade et l’Union du Pavot Sanglant.

PS : il y a plusieurs cases où Lingwang ressemblent furieusement à Guts de Berserk

note : 7,5/10

Alfaric

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