Boichi
(scénario & dessin)

Sun-Ken Rock,

tome 14

(pour public averti)

 

Manga, policer / mafia
Publié en VF le 04 juillet 2012 chez Bamboo
Publié en VO entre avril 2006 et février 2016 par Shōnen Gahōsha dans Young King (« サンケンロック, Sanken Rokku »)

Alors que de nouvelles perspectives de business s’ouvrent à la Sun-Ken Rock Team avec l’essor de la bulle immobilière, un grand danger semble fondre sur l’équipe, qui possède désormais des ennemis très haut placés… Ébranlé par le doute, le gang aura besoin de toutes ses forces vivres pour lutter contre ces redoutables ennemis, dont le leader ne vous est pas inconnu !
Inclus : un chapitre spécial, une enquête très chaude de Yumin !

Dans ce tome 14, Boichi nous dit qu’il s’est inspiré du Parrain, du Syndicat du Crime et de Sablier. Mais c’est tellement beau et c’est tellement triste qu’il est impossible de pas penser aux polars français de la Nouvelle Vague (dont se sont inspiré les auteurs des œuvres citées). Pour ne rien gâcher, on s’attarde au Chinatown de Séoul où Ken est confronté aux sombres démons du passé, qu’ils soit coréens ou japonais. Il fait une distinction entre les gens qui veulent vivre leur vie, et les dirigeants qui veulent contrôler et exploiter les gens en usant et abusant du diviser pour régner grâce à la peur et l’ignorance. Et il compte bien porter donc absoudre tous les péchés du monde pour empêcher les victimes de devenir à leur tour des bourreaux… Nous devons apprendre à vivre comme des frères, où nous allons tous mourir comme des idiots.

Ken est obsédé par Kim Ban-Phuong et Kim Ban-Phuong est obsédé par Ken.
D’ailleurs d’où le monde finit par se demander les question qui fâchent :Qui est Ken ? Que veut Ken ?
Et là j’ai ce pour moi comme une révélation sur le chemin de Damas : putain, Ken Kitano c’est Jésus Christ ! Déjà comme vous le savez, nul n’est prophète dans pays. Mais il incarne aussi tellement bien la contrition et le pardon qui caractérise le destin de chaque homme et chaque femme. En voyant le bien en chacun il est Amour, mais en châtiant les politiciens il également Colère… Si Kim Ban-Phuong est le messie des monstres que la société a créés, quel pourrait être le messie qui amènera sa rédemption à lui ? Et si Ken était le chaos de la miséricorde capable de lui offrir le pardon qu’il se pense incapable d’obtenir ???

Nous sommes les monstres que vous avez créés…

Pour débloquer la situation, Tae-Soo Park remonte la piste de l’organisation criminelle internationale Hakuryûkai et se sacrifie en s’offrant en appât. Waouh ! On assiste à un course poursuite dantesque sur une autoroute de Séoul mais aussi à une partie de « je sais que tu sais que je sais » où prédateurs et proies échangent leurs places (oh oui, la saga Matrix n’a qu’à bien se tenir). En intervenant personnellement Kim Ban-Phuong pense mettre fin à la guerre des gangs, mais il doit faire face à Ken car Ken est son destin, à savoir celui qu’il aurait pu et aurait dû être si la vie avait été plus clémente avec lui… To Be Continued !

Un tragédie antique en costard cravate ! C’est tellement beau, c’est tellement triste, c’est tellement classe. Ah si vous voyez ces planches et ces doubles planches magnifiées par un dessin hyperréaliste aux petits oignons : pour les yeux c’est de véritables bonbons… Malheureusement l’excellente impression est gâchée par un récit bonus consacré à Yumin plein de grosses poitrines, de petites culottes et de beaufs en rut au bord de l’agression sexuelle : soupirs de chez soupirs…

PS: Boichi est engagé politiquement. Boichi n’a pas sa langue dans sa poche. Boichi a foi en l’homme et en sa capacité à marcher vers un avenir radieux. Boichi est très actif dans le domaine humanitaire et caritatif. Bref Boichi, tu es génial : il en faut plus des gars comme toi !

 

note : 8-/10

Alfaric

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