Yoshiki Tanaka (scénario)
Hiromu Arakawa (dessin)
d’après Yoshiki Tanaka

The Heroic Legend of Arslân, tome 12

Manga, fantasy / heroic fantasy
Publié en VF le 09 juillet 2020 chez Kurokawa
Publié en VO à partir de juillet 2013 (« アルスラーン戦記 / Arusurān senki »)

Après avoir fait tomber le fort de Saint-Manuel, le prince Arslân et ses troupes reprennent leur route vers Ecbatâna, la capitale de Parse. Dans les sous-sols de la ville forteresse, un homme est enchaîné tel un lion en cage… ce roi déchu n’a qu’une chose en tête, reprendre le trône par tous les moyens possibles.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets : Hiromu Arakawa n’avance pas assez vite dans son travail, une fois de plus l’anime ayant dépassé le manga de puis longtemps on se retrouve avec deux versions de la même histoire (pourtant Yoshiniki Tanaka a terminé en 2017 sa saga Fantasy commencé en 1986). Jeux vidéos mis à part, cela nous fait maintenant 5 versions de la même histoire, mais quand une histoire est bonne, on ne s’en lasse jamais. Et ici nous sommes presque dans un multivers moorcockien où les héros et les vilains rejouent le même drame avec des variations à infini, le relationship drama étoffé rendant presque innombrables les multiples possibilités.

Dans ce tome 12 les Turaniens inspirés des peuples turco-mongol profitent du chaos pour tenter à leur tour de s’emparer du Royaume de Parse. Lusitaniens à l’Ouest et Sindoriens à l’Est espèrent bien que Parses et Turaniens vont s’entre-tuer, mais le Prince Arslan n’a pas le choix : pour sauver son peuple il doit remettre à plus la libération de la capitale Ectabana. Sur les murailles de Peshawar, le seigneur Parazata, le chevalier errant Qbad et la prêtresse guerrière Faranghis rejouent une des plus vieille mais une des meilleurs histoire du monde : celle de peu contre beaucoup (vous savez, cet affreux cliché vilipendé par les petits cercles intello prout prout) !

Avoir l’opportunité de critiquer son souverain est un plaisir rare dont il ne faut pas abuser.

Les intrigues, les complots, les alliances de circonstances et les retournements de situation continuent d’aller bon train, et alors que toutes les faction veulent faire du Roi Andragoras l’agent de leur dessein en le tuant ou en le sauvant, lui-ci entend bien continuer de forger son destin de ses propres mains (nous sommes dans ce que Hiromu Arakawa appelle la phase « Prison Break » de la saga) ! Face à ce « monstre parmi les hommes « la reine Tahaminé est plus laconique et énigmatique que jamais, et rien ne dit que l’enfant qu’elle veut protéger et retrouver à tout prix soit le Prince Arslan. Car connaissant Yoshiki Tanaka, possible que les cousins maudits Hilmes le misanthrope et Arslan le philanthrope Arslan ne soit ni l’un ni l’autre de sang royal…

C’est du cape et épée flamboyant avec gentils très gentils, des méchants très méchants, et des héros très héroïques. Mais pas que, car Hiromu Arakawa adapte très bien le classique de la Fantasy de Yoshiki Tanaka qui en plus de bien maîtriser la mythologie comparée connaît tous les classiques de la littérature asiatique connaît tous les ceux des genres de l’imaginaire. Les frontières sont de plus en plus mince entre les peuples et les personnages, et c’est ce que nous montre l’inénarrable duo formé par la garçonne manquée Étoile chrétienne et nationaliste et le prince efféminé Arslan païen et universaliste… Nous devons tous vivre comme des frères ou mourir comme des idiots avant que les forces obscures de la crevardise ne nous trouvent, nous amènent tous et dans les ténèbres nous lient au pays de Mordor où s’étendent les ombres (et oui, au bout de 12 tomes manga le Méchant Millénaire n’est toujours pas apparu sur scène)…

note : 8/10

Alfaric

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