Akiko Higashimura
(scénario & dessin)

Le Tigre des neiges, tome 8

Manga, histoire / XVIème siècle
Publié en VF le 21 mai 2021 chez Le Lézard Noir
Publié en VO à partir de 2015 chez Shogakukan (« Yukibana no Tora »)

Automne de l’An 22 de l’Ère Tenmon (1553) – En voyage à Kyôto, Kagetora fait la rencontre d’Ashikaga Yoshifuji, shôgun expulsé de la capitale, et de ses serviteurs. En leur compagnie, elle découvre, le temps de quelques jours, les joies de l’adolescence. Se liant d’amitié avec eux, elle le promet de les aider à reconquérir le pouvoir et se rend Kyôto, puis à Sakai, avec Shinshi Genjûrô, un proche de Yoshifuji. Elle est attendue là-bas par Miyoshi Nagayoshi, ennemi redoutable du shôgun déchu, et son beau-frère Sen no Sôéki (futur Sen no Rikyû), qui cherchent à en savoir plus sur elle… Éclate alors une intense guerre des nerfs dans un étroite salle de thé, tandis que Yamamoto Kansuke, le stratège de Takeda, fomente une attaque… Comment Kagetora, assaillie de tous côtés, se tirera-t-elle de l’impasse ?!​

Un tome 8 très politique où Tora essaye de sonder les jeunes pousses du Bakufu Muromachi, tandis que les jeunes pousses du Bakufu Muromachi essayent de sonder Tora. Mais comme ils ne l’ont jamais vue elle les fait courir après sa doublure Shiro le temps de les observer en jouant le rôle d’une servante… Nous avons donc le shogun Ashikaga Yoshifuji, le ministre de droite Konoe Harutsugu, le guerrier poète Hosokawa Yoichiro Fujitaka, et le dénommé Shinshi Genjurô qui est attiré par le charme viril de notre héroïne qu’il prend pour la réincarnation de Tomoe Gozen. Mais cette dernière n’est pas non plus insensibles aux charmes féminins de jeune aristocrate qui lui rappelle son défunt grand frère… Fille ou garçon, femme ou homme il ne sait plus à quel kami se vouer et finit par tomber amoureux pour le meilleur et pour le pire !

Comme je l’expliquais dans ma critique de L’Homme qui tua Nobunaga, selon les auteurs, les historiens et les chroniqueurs tels ou tels personnages sont blancs ou noirs, bons ou mauvais, unificateurs ou conquérants, libérateurs ou tyrans (en sachant que ce sont toujours les vainqueurs qui imposent leurs vérités). Généralement Uesugi Kenshin a bonne côte et Akiko Higashimra a choisi d’en faire une samouraï à la Lady Oscar, mais elle a également décidé de faire des jeunes pousses du Bakufu muromachi des beaux gosses forts et courageux, intelligents et cultivés, altruistes et idéalistes. Pas sûr que sa vision ne pas orientée par l’héritage « shojo »…

– Alors vous êtes finalement un homme ? J’ai pourtant toujours cru que vous étiez une femme… A vrai dire, je ne sais plus si vous êtes l’un ou l’autre. Bah, que ce soit l’un ou l’autre, je suis amoureux, alors cela ne change rien…

​Un tome très politique donc : comme dans l’Europe du XIIe siècle, le Japon du XVIe siècle est en pleine décentralisation ! Les grands seigneurs ont pris le pouvoir aux gouvernements, les petits seigneurs ont pris le pouvoir aux grands seigneurs, et les confréries religieuses et les guildes de marchands entrent dans la danse…
Le Clan Takeda veut s’emparer de Kanto avant de marcher sur le Kansai, mais pour cela il ne faut pas se faire doubler par un rival, et ce rival c’est Tora. En visite à Sakai, la Venise de l’Orient selon les visiteurs étrangers, le maître de thé Sen no Sôeki sert d’intermédiaire entre le Clan Uesugi et le Clan Miyoshi. Mais ce n’est qu’un prétexte pour organiser un assassinat. Et c’est ainsi que c’est poursuivis par des ninjas que Tora et Shinshi s’enfuient sous la pluie…

Il ne manque plus que le Clan Oda et le Clan Tokugawa et on aura presque fait le tour du Sengoku Jidai. Et quel est le nom de famille du soupirant de Tora ? « Akechi »… Oui, il s’agit du futur bras droit d’Oda Nobunaga, le conquérant des nouveaux temps ! To Be Continued, Oh Yeah !!!

note : 7+/10

Alfaric

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