Shinya Umemura (scénario)
Ajichika & Takumi Fukui (dessin)

Valkyrie Apocalypse, tome 4

Manga, fantasy / fantastique
Publié en VF le 28 mai 2020 chez Ki-oon
Publié en VO depuis 2017 chez Tokuma Shoten
(« Shuumatsu No Valkyrie »)

Le combat qui opposait Adam à Zeus est encore vif dans l’esprit du public ! Car malgré sa défaite, le premier des hommes s’est éteint le poing levé et, surtout, il a su prouver que l’humanité était bel et bien de taille à vaincre les dieux….
La nouvelles est cependant difficile à digérer pour Brunehilde, qui commence à douter d’une possible victoire de ses Einherjar. Qui, en effet, serait en mesure de faire face au maître des océans, le terrible Poséidon ? C’est alors que surgit l’un des escrimeurs les plus célèbres de touts les temps : Kojiro Sasaki !

La série continue de suivre le même modèle : les humains soutiennent leurs champions, les dieux incapables de la moindre forme d’empathie y compris entre eux se contentent de bolosser l’humanité, Hilde enrage et Göll pleurent, droit de quota de flashbacks divins pour montrer à quels points les élites sont pourries, droit de quota de flashbacks humains pour montrer à quel point la résilience des peuples est formidable pour parvenir à supporter et à survivre à la dictature d’adeptes du darwinisme social nés une cuillère en argent dans la bouche…

Le droit de quota de flashbacks divins n’est pas terrible avec l’invention d’une 13e divinité de l’Olympe assez clichée dans son rôle de roi-démon à la con de jeu vidéo. Mais cela amène la devise de Poséidon relooké en beau-gosse à cheveux blonds (alors que Zeus avait relooké en papy bodybuildé complètement taré) : un dieu est parfait, donc n’a besoin de personne et fait ce qu’il veut…

Le droit de quota de flashbacks humains est assez classique puisqu’il s’agit d’un pot-pourri de culture samouraï dont on retrouve en quelques pages tous les grands noms : Kojiro Sasaki veut suivre la voie du guerrier, mais uniquement pour se surpasser lui-même, donc il considère chaque humain comme un partenaire et chaque animal comme un maître (ce qui n’est pas sans rappeler le personnage d’Isaac Netero dans Hunter X Hunter). Les auteurs se se torchent le cul du combat légendaire entre Kojiro Sasaki et Miyamoto Musashi, car pour eux des faits rapportés oralement plusieurs siècles après qu’ils auraient eu lieu n’ont aucune véracité intrinsèque (troll athée : alors que certains considèrent comme paroles divines incontestables des faits relatés oralement plusieurs siècles auparavant).

Les humains sont solidaires les uns des autres pour aller de l’avant : on a besoin des autres pour progresser soi, et les autres ont besoin de vous pour progresser eux… Une philosophie diamétralement opposée à celle des crevards suprématistes dont Poséidon est ici le représentant !

– On n’a pas besoin d’unir nos forces, ou de comploter… On ne compte que sur nous-mêmes… C’est justement ce qui fait de nous des dieux ! Nous sommes des êtres parfaits… Nous n’avons pas besoin d’amis !
– Ah bon ? Alors ça doit être triste d’être un dieu !

Et ben ça commençait moyen voire très moyen, et ce tome est venu me rechercher pour me retourner. Poséidon considère Kojiro Sasaki comme de la merde, et Kojiro compte bien l’éclabousser de merde jusqu’à ce qu’il soit obligé de se mettre à son niveau. Et la baston est non seulement dantesque mais également d’une rare élégance : on ne sait jamais si on dans le monde réel ou dans la tête des personnages tellement les mouvements et les coups sont démultipliés à l’infini. Encore une fois les super-pouvoirs des basketteurs de Kuroko no Basket sont mis à contribution : après Adam qui possédait le pouvoir de l’imitation absolue de Ryôta Kise, voici Kojiro Sasaki qui possède le pouvoir de l’anticipation absolue d’Akashi Seijûrô. Mais comment anticiper l’imprévisible : Poséidon n’a jamais été repoussé dans ses retranchements !

Quand le no-dachi divin de Kojiro Sasaki se brise les espoirs de l’humanité se meurent… Oui mais non, c’est l’illustration parfaite de la philosophie du personnage et des auteurs : il a été aussi loin qu’il pouvait en tant qu’être humain, et les humains ont toujours été condamnés à l’échec. C’est collectivement et non individuellement que l’humanité est destinée à réaliser les grandes choses (écrire un symphonie c’est bien, mais sans musiciens pour la jouer ça ne sert à rien). Allez c’est reparti pour la force de l’espoir et de l’amitié : nous devons tous apprendre à vivre comme des frères ou à mourir comme des idiots. Burn Cosmos et OMG double twists / cliffhangers / deus ex machina oufissimes : TO BE CONTINUED !!!

 

Un jour Philip K. Dick a dit qu’il était avec Jésus Christ et qu’ensemble ils combattaient l’Empire Romain, et ben ici j’étais dans les tribunes pour soutenir un être humain dans son combat contre un être divin !
ATTENTION SPOILERS Oui, Kojiro Sasaki incarne à la perfection sa philosophie de la vie : nous ne sommes tous que les maillons d’une chaîne infinie de générations, bénéficiant des efforts de tous ceux qui nous ont précédés et offrant nos efforts à tous ceux qui sont succéderont. Et en lui sont réunis les efforts de tous les artistes martiaux de tous les temps réunis : il est donc légion, alors que Poséidon est seul face à son ego sans nom. C’est finalement donc grâce à la force de l’espoir et de l’amitié qu’il reforge son sabre : le no-dachi divin se transforme, dans sa main droite un katana abritant l’âme apaisée d’Hrist la Dame de Glace, dans sa main gauche un wakizahi abritant l’âme enragée de l’autre Hrist, la Dame de Feu. D’un côté les humains en délire, d’un autre côté les dieux muets de stupéfaction, et enfin Miyamoto Musashi en larmes : c’est sa quête de perfection personnelle qui a permis de faire aboutir la quête de perfection collective de son adversaire devenu son ami… Il aura fallu la fin du monde pour que le style Ganryu et le style Niten Ichi-Ryu fusionnent enfin : le Gantenryu va botter les culs divins, Oh Yeah ! FIN SPOILERS

note : 8+/10

Alfaric

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