Gilles Chaillet
(scénario & dessin)

Vasco, tome 18 :

Rienzo

 

Bande dessinée, histoire / moyen-âge
Publiée en janvier 2000 chez Le Lombard

1354. Cola di Rienzo aima passionnément Rome, plus que tout être humain. Il aima la « Ville éternelle » et voulut lui rendre sa liberté confisquée par une noblesse turbulente et despotique. Il voulut aussi lui rendre son prestige d’antan. Il souleva à ce point l’enthousiasme des Romains qu’il réussit à les débarrasser des barons sans verser une goutte de sang. C’était cependant compter sans la rancune tenace de ceux-ci…

Gilles Chaillet a toujours dit qu’il voulait dès le départ consacrer 4 tomes au personnage de Cola di Rienzo qui a connu deux fois la même vie, et après les tomes 1 et 2 tout recommence dans ce tome 18 intitulé Rienzo et paru en 2000.
Tout commence par un flashback se déroulant en 2012 nous montrant les déboires de l’Empereur Henri VII que les Colonna empêche de se faire couronner à la Basilique Saint Pierre, il se console dans l’auberge de la belle et prévenante Maddalena … Cola di Rienzo est-il le bâtard de l’empereur, sa mère lui a-t-elle fait tourner la tête ou s’est-il monter le bourrichon tout seul ? Nous n’en saurons jamais rien, mais chacune de ces trois hypothèses peut expliquer ses idéaux de résurrection de l’Antiquité Romaine qu’il partageait avec Henri VII comme avec Pétrarque…

Retour au présent : nul n’est immortel, les papes changent, et les papauté change de politique… Innocent VI remplace Clément VI qui après l’avoir excommunié et fait traquer comme un chien, l’a fait extrader pour l’emprisonner. Le nouveau pape a des projets pour lui, et Rienzo chevauche de nouveau vers Rome avec le vœux et pessimiste Cardinal d’Albornoz, le jeune et enthousiaste Rainaldi, et Vasco l’ami celui qui ne l’a jamais trahi. L’équipée fait halte chez les belle famille de Rainaldi, et il est difficile de savoir si Rienzo fait du gringue à Agnès la fiancée de son plus fidèle admirateur et si cette dernière l’aguiche carrément : dans les deux la graine du doute dans de la trahison est plantée…
Hanté par ses démons, particulièrement atteint par son passage par les geôles pontificales, ou toujours « Prisonniers de Satan » Rienzo est victime de cauchemars, d’hallucinations voire de crises de folie et il se croit persuadé par Atropos la maudite fille de la nuit (l’auteur a toujours été un amateur du fantastique à la Mario Bava).

– La plèbe rêvasse encore à cette fumeuse réunification totalement imbécile que voulait instaurer Rienzo, espérant pour son compte je ne sais quel utopique bénéfice ! Si la populace apprend l’équipée de son idole, attendons-nous à des troubles subversifs ! Elle ruinera notre économie… et nous avec !

ATTENTION SPOILERS C’est alors qu’on retourne une nouvelle fois pour nous raconter comment Rienzo et Vasco on réchappé aux survivants du Clan Colonna assisté par son frère Lorenzo : mais si Stefanello veut arrêter le fugitif pour le remettre au pape, sa cousine Francesca naguère sauvée du bûcher par les frères Baglioni elle veut le tuer de ses propres mains. Nous assistons donc à une étrange alliance de circonstances où la jeune femme trahi son cousin pour favoriser la fuite de Rienzo et de Vasco dans l’espoir d’une occasion favorable pour l’assassiner… C’est donc une course poursuite qui passe par Corfinio, Firenze, Bologna, Verona, Trento et Venezia : à chaque étapes les notables veut se débarrasser des fuyards qui entretiennent les rêvasseries de la plèbe : une Italie unifié avec Rome pour capitale, c’est une vaste blague qui n’est pas près pas d’arriver n’est-ce pas ? A Grandara, le trio est fort mal reçu par la veuve d’un ancien fidèle de Rienzo et fort bien reçu par son fils, il rejoint l’équipée qui manque de se noyer dans les canaux de Venise dans un guet-apens tendu par un banquier… On passe les Dolomites et les Alpes pour rejoindre en Bohême l’Empereur Charles IV, mais à cause des lubies de Rienzo l’entrevue se passe si mal que le défenseur de l’Italie se fait extradé vers Avignon pour y être jeté en prison… FIN SPOILERS
Retour au présent avec de nouveaux complots, intrigues et tentatives d’assassinat, et la Némésis Colonna est sans doute encore de la partie

Malgré la narration et ses changements d’unité de temps, j’ai beaucoup aimé notamment parce que Gilles Chaillet est graphiquement en grande forme pour ne pas dire au sommet de son art dans le style « Ligne Claire ».

 

PS : A l’image de Yoko Tsuno chez Dupuis il vaut mieux lire Vasco chez Le Lombard en intégrales plutôt qu’en albums tellement leurs appendices sont intéressants et riches d’enseignements…

note : 7,5/10

Alfaric

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